Voici la liste des usiciens dont Jean Ichel Jarre suit l'actualité sur Twitter, du plus ancien au plus récent:
Voici la liste des usiciens dont Jean Ichel Jarre suit l'actualité sur Twitter, du plus ancien au plus récent:
En 1980, il devient associé avec Francis Mandin, ex-membre de Clearlight, pour développer le magasin Music Land à Paris, et succède ainsi à Joël Fagerman et Francis Rimbert, qui géraient le premier magasin de ce genre, Phonorgan. Le magasin, qui a été créé en septembre 1979, a une section synthétiseur très développé (Minimoog, Elka, Clavinet, Korg, Sequencial Circuits). Le magasin est le premier centre européen de musique électronique, et il est parrainé par Jean Michel Jarre. Music Land produit même quelques disques de musique planante (groupe B&M, série Dictotyledon) auquel participera en pointillé Frederick Rousseau.
Vangelis vient s’approvisionner à Music Land en synthétiseurs pour les sessions parisiennes de l’album See you later (dont le morceau Memories of green resservira sur Blade Runner). C’est la première fois que les deux hommes se croisent.
« Il m’a rendu fou (…) Quand je mangeais la moquette tellement j’étais épuisé, Jean-Michel était debout en train de me dire : Attend, il faudrait encore faire ça. »
Il déclare à propos de Zoolook, dont il a assuré les samples des musiciens américains (Marcus Miller, Yogi Horton, Laurie Anderson, Adrian Belew) et donné de nombreuses idées :
« J’ai fourni un travail impressionnant pour Zoolook. Je savais que le son de Jarre serait différent avec cet album, parce que Zoolook est différent en lui-même. C’est l’album le plus important et le plus technique que j’ai réalisé avec lui ».
Au bout de quatre ans et demi de travail en commun, Frederick quitte le studio de Croissy et la Jarre Team. Les deux personnalités ne sont plus rentrées en contact depuis quelques années maintenant.
« Le son change toujours avec la technologie. Pour moi, ce n’est pas que Vangelis qui a changé de son. Le son de Jarre a évolué. Le son de Klaus Schulze aussi a évolué. »
« Je suis comme un peintre avec ma palette de sons, stockés sur CD-ROM ou sur mes synthés. (…) Quand je compose de la musique, j’aime le faire vite, et si possible dans l’ordre des morceaux qui figureront sur mon album. C’est ce que j’ai fais pour MÔ et Woods. »
À propos de la mode des synthétiseurs analogiques, Rousseau déclare en 1999 :
« Aujourd’hui tout le monde est vintage. Jarre est obligé d’utiliser des anciens synthétiseurs pour créer un album marketing [Oxygène 7-13]. J’aime les vieilles machines mais j’aime aussi les nouvelles. J’utilise chaque instrument pour ses qualités intrinsèques. »
En 1993, Vangelis avait commencé à mettre sur pied son opéra cosmique, Mythodea, qui lui a été commandé par la NASA. Le projet verra le jour en 2001, pour le lancement de la mission Mars odyssey. C’est Frederick qui est chargé d’être la courroie de transmission entre les divas Jessye Norman,Kathleen Battle, l’Orchestre du London Metropolitan et bien sûr, les synthétiseurs de Vangelis.
En 2008, Rousseau a collaboré avec les chercheurs de l’IRCAM sur Super Phase Vocoder autour de la conception du soft Audiosculpt, qui permet de modifier tous les paramètres d’un son à partir d’une représentation graphique de celui-ci. Frederick Rousseau confesse écouter les radios (FIP et Nova) [alors que le son de la radio écrase la perception de la richesse de la musique, NDLR], et aime particulièrement les albums de Deep Forest, Bohême et Comparsa et le projet Era de son ami compositeur Eric Levi :«La musique d’Era associe pop et new-age avec des chœurs, de la batterie et des sons de guitares électriques : c’est un excellent concept.» Il aime aussi fabriquer des images de synthèses (en témoigne l’esthétique hi-tech de son site web).
Ce qui m’amuse, c’est que je me souviens de cette collection de Synthétiseur, les plus grands thèmes, volumes 1 et 2, recréés par Ed Starink. J’ai réalisé qu’à chaque fois que quelqu’un cherchait à imiter Jarre et Vangelis, il n’y arrivait pas. C’est toujours pire. Je n’ai jamais trouvé des versions de jarre ou de Vangelis meilleures que l’original. Seulement deux reprises de State of Independance de Jon and Vangelis, une chantée par Donna Summer faite par Quincy Jones avec le All Star Choir (Christopher Cross, Michael Jackson, Lionel Ritchie, Stevie Wonder et consorts) et une version rock’n’roll de cette même chanson par Chrissie Hynde, excellente.
« Je suis quelqu’un de chanceux », résume-t-il, « j’ai vu l’émergence du monde du synthé. À travers Jarre, à travers Vangelis, à travers divers artistes. Je mesure cette chance. Travailler avec eux est un poste d’observation privilégié pour voir différentes approches du business, des concerts et de la musique. Je confirme qu’ils sont tous les deux uniques en leur genre.
Avec Vangelis :
// article rédigé par Jérôme //
Charlotte Rampling est à l’honneur à La maison de la Photographie de Paris pour une exposition de photos jusqu’à la fin de ce mois. Ce projet, qui est porté par une installation sonore de Jean-Michel Jarre, d’ailleurs présent à l’inauguration, scelle la réconciliation publique d’un des couples d’artistes les plus célèbres de l’hexagone et au-delà.
Outre la longévité de leur union (20 ans !), les deux ont nourri les phantasmes du public par leur succès phénoménal chacun dans leur domaine tout en préservant le reflet d’une tribu soudée, bien que recomposée. Et même si la belle histoire s’est terminée il y a 15 ans, le couple fascine toujours, s’il on en croit la célébration médiatique de leurs « retrouvailles »…
Revenons donc quelques instants sur la vie de la plus française des actrices britanniques, à la personnalité à la fois réservée et provoquante, et figure incontournable du parcours de Jean-Michel
Jarre.
..:: Article rédigé par Jérôme::.. Le batteur français Christophe Deschamps a pris en main les percussions de son ami Claude Samard lors des concerts de Jean-Michel Jarre à Hambourg et à Berlin, deux étapes du <2011> tour, à leur invitation. Cet évènement marque le retour (temporaire ?) du batteur dans la Jarre team ; en effet, c'était déjà lui qui avait martelé le rythme du festif "Calypso", et participé à l'aventure du méga concert à La Défense en 1990. L'occasion est donc trop belle pour ne pas présenter l'un des batteurs légendaires de la variété-pop française des 30 dernières années, dont le Panthéon abrite déjà les Jo Hammer, Claude Salmiéri, Loïc Pontieux et autres Manu Katché.
> Dieppe – Paris – Los Angeles
Christophe Deschamps est né le 5 Décembre 1956 à Rouen. Ses frère et sœur l'initient au rock et à la variété. Il passe sa scolarité à dessiner des batteries sur ses cahiers et commence à la pratiquer à 8 ans. Il fait son premier concert vers 12 ans lors de la fête du lycée à Dieppe. Il entre ensuite au conservatoire de Rouen. Il fait ses classes avec son premier groupe Aventure. Il s'inscrit à l’école de Kenny Clarke et Dante Agostini à Paris, où il est formé selon la « méthode Agostini »1, sans toutefois s'installer dans la capitale.
Ce n'est qu'à 17 ans qu'il quitte Dieppe pour habiter Paris où un ami guitariste le dirige vers des musiciens de studio. Il commence alors à travailler pour la publicité, notamment. En 1978, il est le batteur du groupe éphémère Côte Ouest qui sort l'album "Multicolor". Il accompagne Bill Deraime sur scène en 1979, auprès duquel il rencontre l'harmoniciste Jean-Jacques Milteau pour lequel il travaille sur son album "Blues Harp". Deschamps rejoint l'année suivante le groupe Rascal Poupon dont Jean-Yves D'Angelo (qu'il retrouvera régulièrement) est le claviériste ; un 45T (Exotisme) sort cette année-là. Avec ce groupe, il accompagne Eddy Mitchell pour l'Olympia et une tournée en 1980. Peu après, il rejoint la formation The Chance Orchestra de Patrick Lannes, ainsi que le groupe Captain Mercier (album "Mercenaire du Rock" - 1980). Il enchaîne aussi les séances d'enregistrements et multiplie les rencontres. De fil en aiguille, il est en studio avec Jean-Jacques Goldman pour l'album "Minoritaire" en 1982. A partir ce cette date, leur collaboration sera régulière.
C'est alors que Deschamps découvre le célèbre batteur Jeff Porcaro "et, à travers lui, toute la L.A. music et le monde glamour des musiciens de studio californiens". A 24 ans, il décide d’aller faire l'école de batterie réputée du P.I.T. (Percussion Institute of Technologies) à Hollywood. Il passe son temps "entre le “Baked Potatoe” "club mythique où, chaque soir les plus grands musiciens de L.A. viennent faire un gig en toute simplicité, et d’autres clubs."
> Le batteurs des stars
Revenu de ses illusions professionnelles américaines, il revient à Paris deux ans plus tard. Commence alors une petite "success story" pendant laquelle il enregistre avec les plus grandes stars du moment : Sanson ("album blanc" – 1985, Toi le venin – 1988), Lavoine (Lavoine – 1985), Goldman (Non homologué – 1985, Entre gris clair et gris foncé - 1987), Souchon (C'est comme vous voulez – 1985), Johnny (Gang – 1986), Dutronc (CQFDutronc – 1987), Le Forestier (Né quelque part – 1989)… Sur scène, il accompagne Véronique Sanson (1985), Patrick Bruel (1987), Alain Souchon (1989), Patricia Kaas (1990), etc.
En 1990, Jean-Michel Jarre contacte Christophe Deschamps, dont la réputation ne lui a pas échappé, pour donner du rythme à son titre "Calypso", extrait de l'album "En attendant Cousteau".
CD :
"Je me souviens de la session au Studios Guillaume Tell où j'ai enregistré uniquement la batterie après en avoir testé plusieurs pour trouver le rythme correct. Je me souviens que nous avons utilisé un son très sec, tout comme j'aime." (Fairlight Jarre - 20.10.2008)
Satisfait de sa prestation, Jarre l'invite à rejoindre l'équipe de ses musiciens chevronnés pour le méga concert du 14.07.1990 à La Défense.
CD :
"C'était étonnant, bien sûr, particulièrement les essais. Pendant la journée, il y avait des alpinistes perchés sur des bâtiments qui sautaient sur les façades des gratte-ciel pour installer des écrans sur lesquels des effets visuels devaient être projetées lors du concert. Je me rappelle de toutes ces voitures dans le tunnel qui était sous la scène : les chauffeurs, alors qu'ils s'approchaient du tunnel, se sont arrêtés pour regarder les lumières installées dans les bâtiments. Il y avait beaucoup de trafic la nuit, c'était très excitant. La restauration était incroyable aussi : 500 personnes à manger. Je pouvais manger à la même table que les grimpeurs, mes héros." (Fairlight Jarre - 20.10.2008)
Après le succès de La Défense, Deschamps est de nouveau pressenti l'année suivante pour participer au concert à Teotihuacan, au Mexique, qui doit y célébrer une éclipse de soleil. Malheureusement, le projet est abandonné au dernier moment.
> Les projets solos ou groupes
C'est aussi au début des années 90, que Deschamps, après quelques tentatives de "singles" dans les années 80 ("Juste une fois" - 1987, et "C'est pas légal" - 1988), tente une carrière de chanteur en solo avec un album. Son carnet d'adresses lui permet de s'entourer de la crème des musiciens, dont les membres de la "Jarre team" Guy Delacroix et Claude Samard, et puis, cerise sur le gâteau, les chœurs de Goldman, Souchon, Voulzy et Cabrel. Rien de moins. De l'album "Connivences" qui sort en 1991 est extrait le titre "Idole, idole" qui mènera Deschamps sur les plateaux télé de l'époque. Il refait une tentative avortée en 1995 avec l'album "En l'air" qui, malgré un titre de Goldman (sous un pseudo), ne sera pas commercialisé. Cela ne l'empêchera pas de composer pour d'autres, notamment pour Natasha St Pier et Jennifer.
Christophe chante et publie plusieurs albums, dotnt le premier est Connivences, en 1991. |
Dès lors, il remet ses baguettes à la disposition des autres en studio. Parmi les plus célèbres, citons Laurent Voulzy (Caché derrière – 1992, Avril - 2001), Florent Pagny (de Réaliste - 1992, à Ailleurs Land - 2003), Jean-Jacques Goldman (Rouge – 1993, En passant - 1997), Céline Dion (D'eux – 1995), Pascal Obispo (Superflu - 1996, puis tous les autres !), Patricia Kaas (Le mot de passe – 1999), Natasha St Pier (de De l'amour le mieux – 2002, à Longueur d'ondes – 2005), etc. En concert, il devient le batteur attitré des tournées marathon de Goldman (1991-1992, 1994, 1998, 2002) et Obispo (1998, 2000-2001, 2003-2004, 2006-2007, 2010), puis de Natasha St Pier (2006-2007). Lors de ses prestations publiques, Deschamps fait la démonstration de ses magnifiques batteries customisées, dont sa Pearl inspirée de la pochette de l’album "Sergeant Pepper" des Beatles et sur laquelle figurent famille, amis et références musicales.
Il participe aussi, air du temps des années 2000, aux projets discographiques des découvertes des "Star Ac'" et autre "Nouvelle Star" (Jennifer, Nolwenn Leroy, Thierry Amiel, Gregory Lemarchal, etc.) et des comédies musicales à la mode (Les dix commandements).
En 2004, il rejoint le groupe Mary Modified (Chant : Jen Jordan, basse & chant : Viché De Vince, Guitare : Scal Novak, guitare & chant : Olivier Frèche) qui s'éteint peu après. En 2006, Christophe, Viché et Scal s'entourent de la chanteuse Floo et du guitariste Fred Fuchs pour former Miss Ils, renommé bientôt Missils Airlines. Deux albums sont réalisés par le groupe : "Miss Ils" en 2007 et "240" en 2011. Parallèlement,le batteur crée avec quatre DJs (Dboy, Luki aka Loreille, Afrotomz, Montesquieu) le collectif Hi-Hatz pour animer des évènements en tout genre.
> Participation aux albums de JMJ :
> Participation aux concerts de JMJ :
> A aussi joué pour (sans ordre) :
Studio :
Stanislas, Véronique Sanson, Pascal Obispo, Paul Personne, Sly, Pauline, Marc Lavoine jean-Jacques Goldman, Alain Souchon, Johnny Halliday, Jacques Dutronc, Maxime Le Forestier, Jeanne Mas, Laurent Voulzy, Florent Pagny, Jean-Jacques Goldman, Céline Dion, Pascal Obispo, Patricia Kaas, Natasha St Pier, Calogero, Les dix commandements, Miss Ils / Missiles Airlines, Côte Ouest, Rascal Poupon, Vince Taypor, Cécile Maury, Pauline Laffont, Bijou, Claudia Philips, Thierry Hazard, Dauga, Emma Shapplin, Tina Arena, Khaled, Axel Bauer, Steeve Estatof, Zazie, Jennifer, Nolwenn Leroy, Thierry Amiel, Gregory Lemarchal, Jean-Jacques Milteau, Philippe Lavil, Patrick Verbeke, Philippe Chatel, Frank Langolff, Denis Pepin, Dianne Tell, Dick Rivers, Graziella de Michelle, Geneviève Paris, Jean-Yves D'Angelo, Phil Barney, Gérard Blanc, Michel Fugain, Les Coquines, Ducky Smokton, Rejane Perry, Herbert Leonard, Philippe Bruguière, Hugues Auffray, Isabelle Mayereau, Isabelle Caux, Arnaud Thouvenel, Michael Jones, Ensemble contre le sida / Noël Ensemble, Joe Cocker, Michel Delpech, Valerie Vega, Ismaël Lo, Frederic Lerner, Lââm, Lauren Faure, Erwann, Love United, Mario,Hélène Segara, Anne Warin, Pedro Alvez, Axelle Renoir, Shirel, Carine, Forever young, Star academy, Isabelle Boulay, ECS, Laetizia, Steve Estatof, Jonathan Cerrada, Marilou, Barrueco, Cyril Paulus, Jean Patrick Capdevielle, etc.
Scène :
Jean-Jacques Goldman, France Gall, Pascal Obispo, Véronique Sanson, Patrick Bruel, Alain Souchon, Patricia Kaas, Bill Deraime, Eddy Mitchel, Miss Ils / Missiles Airlines, Hi-Hatz, Mary Modified, The Chance Orchestra, Les Enfoirés, etc.
> Sites web :
Officiels :
http://www.christophedeschamps.com
http://www.myspace.com/cdeschamps
http://fr-fr.facebook.com/pages/christophe-deschamps/159076517483629
http://www.missils-airlines.com
http://www.myspace.com/missils
http://fr-fr.facebook.com/pages/missils-airlines/268381987868?sk=wall
http://www.hi-hatz.com
http://www.myspace.com/hihatz
http://fr-fr.facebook.com/pages/Hihatz/174572545918825
Non officiels:
http://christophedeschamps.voila.net
http://christophedeschamps.forumactif.com
Vidéos :
CD présente son matériel : http://www.dailymotion.com/video/x176fp_interview-christophe-deschamps-la-b_music
CD en solo : http://www.youtube.com/watch?v=WgANLCnqxcQ
Avec Jean-Jacques Goldman : http://www.youtube.com/watch?v=qHkPb3NuNy4
CD présente de son studio Katox : http://www.youtube.com/watch?v=7wR9yClP4fs&feature=related
Sources principales :
http://www.christophedeschamps.com
http://christophedeschamps.voila.net
http://jeanmicheljarre.es (Fairlight Jarre)
http://michaeljonesforum.free.fr/Pages/christophe.html
Photos : Christophe Deschamps, Virginie Cheysson / Isabelle Chojnacki.
Remerciements : à Christophe Deschamps pour sa relecture et son aimable autorisation d'utiliser ses photos.
Musicien, inventeur et scénographe français d’origine polonaise, Bernard Szajner (prononcez « Zay-ner ») est souvent surnommé le "Brian Eno français” du fait de son éclectisme artistique et de son approche globale de l’art, alliant visuel et musique, et en ayant recours à la technologie de son temps, mise au service de son inspiration. Il a été le premier en France à réaliser des spectacles de lasers ; aux débuts des années 80, ses compositions de musiques électroniques ont reçu les éloges des magazines de rock anglais. Mais si nous évoquons cet artiste ici, c’est aussi parce qu’il est connu pour être l’inventeur, entre autres instruments, de la fameuse harpe laser, aujourd’hui indissociable des concerts de Jean-Michel Jarre, qui n’est donc pas son concepteur, comme beaucoup le croit, même si c’est sans aucun doute lui qui l’a popularisée.
> La vocation du spectacle et de la technologie
Bernard Scheiner est né à Grenoble le 27 Juin 1944 de parents juifs polonais. Ceux-ci cachent l’enfant des nazis dans une cave et sous un nom d’emprunt. Après la guerre, l’administration française change son vrai nom de famille Scheiner en Szajner. Il peint dès l’âge de 11 ans ; des masques, en particulier. A 17 ans, il visite le Conservatoire national des arts et métiers où il voit des automates pour la première fois. Adolescent, il est fasciné par les grands spectacles de Léonard de Vinci alliant effets mécaniques, acteurs et musique, qui décident de sa vocation, la scénographie. Plus tard, d’autres maîtres utilisant la technique dans une démarche artistique vont l’inspirer : Jacques de Vaucanson et ses mystérieux automates ; le magicien belge Etienne Gaspard Robert, dit Robertson, qui a créé les fantasmagories en améliorant le concept des lanternes magiques ; ainsi que Oskar Schlemmer de l’école « Bauhaus »…
A partir de 19 ans, il laisse ses pinceaux pour l’électronique. Il passe plusieurs années avec Weber Rehde chez Audax à élaborer les prototypes de haut parleurs à réverbération artificielle et à développer les premières enceintes "miniatures" sorties en France. Il travaille sur des « light-shows » dès la fin des années 60 et découvre le potentiel des lasers dont il créé les premiers spectacles en France. Il devient le scénographe de groupes tels que Magma, Gong, Bachdenkel et les Who… En 1975, il s'associe avec le technicien Patrice Warrener et le musicien Tim Blake (ex-Gong) pour travailler sur un nouveau genre de concept, mariant musique électronique et effets visuels : Crystal Machine. Ils se produisent notamment au Kinopanorama et au Palace à Paris. Malgré le succès de ces performances, les difficultés financières et techniques poussent Szajner à expérimenter ensuite des petits spectacles avec des groupes peu connus, comme au Planétarium. Et puis, déçu de ne pas être impliqué dès la composition musicale, il va par la force des choses s'initier à la composition pour concevoir des spectacles où visuel et musique seront réellement complémentaires.
« Les musiciens composaient une musique et ils nous demandaient après de venir plaquer des visions sur la musique. Alors ça ne donnait jamais vraiment un très bon résultat, pare que, théoriquement au départ, il faut concevoir les deux choses en même temps. (…) Alors comme généralement ça ne me satisfaisait pas, à la fin (..) j’ai décide de tout faire moi même »
> Ses premières compositions
En 1979, Szajner compose son premier album avec Colin Swinburne (Bachdenkel), Clément Bailly (Magma, Gong), Hanny Rowe (Heldon), Klaus Blasquiz (Magma) et Anannka Raghel, sous le nom de « Zed ». L’album « Visions of Dune » est inspiré du roman de Frank Herbert.
Le label Island est intéressé à condition qu’il fasse « du Kraftwerk ». Szajner renonce et se contente d’un petit label anglais… Le disque passe inaperçu en France.
L’année suivante, il compose une bande-son de 30 secondes pour un spot cinéma d’Amnesty international contre la peine de mort, alors encore en vigueur en France. Séduite, l’organisation le convainc de composer un album entier. Ce sera « Some deaths takes forever » avec pour inspiration la torture morale du supplicié. Klaus Blasquiz et Bernard Paganotti de Magma y participent. Pathé Marconi le signe. Les magazines anglais Sounds, Melody Maker et New Musical Express sont enthousiastes… Le DJ Carl Craig considère cet album comme rien de moins que son favori.
Sur l’album « Superficial music », qui sort en 1981, Szajner joue seul et pousse l’expérimentation électronique le plus loin possible. A partir de sessions de son premier opus « Visions of Dune » jouées à l‘envers et au ralenti, il s’adonne au mixage et à l’ajout d’effets. Il y utilise aussi un instrument révolutionnaire…
> ... La harpe laser !
En 1980, quand Szajner décide de jouer sa musique en concert, il cherche un côté scénique pour pallier à l’aspect statique du jeu électronique…
Grâce à son expertise et sa maîtrise de la lumière, il invente la harpe laser, qu’il nomme « Syringe ». Un rayon laser initial est séparé en 12 faisceaux disposés en éventail à l’intérieur d’un cadre triangulaire. Le principe de la "harpe" est que quand un des rayons laser, faisant office de "corde ", est interrompu par la main du musicien, la cellule photovoltaïque à son extrémité envoie un signal à un ordinateur qui déclenche une note. Malgré ses 12 octaves interchangeables par un système de pédales, elle reste un instrument limité, mais qui permet une gestuelle, bienvenue pour un côté plus spectaculaire de la performance.
Après quelques concerts à Paris (Les Halles), Bordeaux, et Metz (Festival de la Science Fiction et de l'Imaginaire), la télévision s’intéresse à lui, ainsi qu’un certain Jean-Michel Jarre séduit par le curieux instrument. Après une première entrevue avec Francis Dreyfus qui invite le concepteur dans son bureau pour lui demander l’autorisation d’utiliser son instrument, Szajner rencontre ensuite Jarre qui le questionne longuement sur les possibilités de la harpe autour d’un dîner. C’est ainsi que l’instrument est finalement embarqué pour l’aventure des Concerts en Chine en 1981. Szajner, trop occupé par ses propres activités, n’est pas du voyage, mais un des ses collaborateurs, Claude Lifante accompagne l’équipe et redessine la harpe pour l’occasion dans une version plus simple mais plus spectaculaire. L'indispensable Michel Geiss est chargé de faire la liaison avec les instruments électroniques. Déçu par l’usage minimal fait de “sa” harpe par Jarre, et n’ayant pas envie de devenir le “M. Harpe Laser”, Szajner délaisse peu à peu son instrument.
C’est aussi en se voyant jouer des claviers de manière si statique à la télévision, qu’il décide peu après de créer un autre instrument, le « Snark », dont l’apparence serait un « croisement entre une mitrailleuse lourde, une machine à tricoter et une guitare électrique »… C'est un instrument portatif qui dispose d'un clavier de touches spéciales qui fait des accords, et un autre des notes, mais dans le même mode musical. Il est capable de mémoriser jusqu'à 500 opérations, le tout transpose sur trois octaves.
En 1981, Szajner s’associe avec Karel Beer pour former le duo électro-pop The (Hypothetical) Prophets. Cachant leurs visages et se dissimulant derrière des pseudonymes, ils créent une douzaine de chansons en anglais et en français qui sortiront sur deux maxi 45T et sur l’album “Around the World with the (Hypothetical) Prophets”, entre 1982 et 1983. Juste après, Szajner change de style en créant un son plus rock (avec guitares, batteries…) et en faisant appel à la voix de Howard Devoto du groupe Magazine. Le résultat est l’album “Brute reason", sorti en 1983. L'album sera le point de départ de deux spectacles en 1983 : "Brute reason" pour le Hammersmith Lyric Theater de Londres, et "La chasse au Snark" pour le Printemps de Bourges.
> Le compositeur redevient scénographe
La reconnaissance des gouvernants vient quand il est fait Chevalier de l'Ordre des Arts et Lettres par le ministre de la Culture de la France, en 1985, et quand il reçoit un prix « Culture et technologies » de ce même ministère en 1986. Après les deux maxi 45T “The Big Scare“ (1984), avec Sapho, and “Indécent Délit” (1986), Szajner abandonne la musique pour se consacrer à une nouvelle carrière de metteur en scène multimédia et de concepteur de robots. Il fonde l’entreprise ART (Animation, Recherche, Technologie) qui intègre des “androïdes” (robots à l'aspect humain) à des spectacles et à la muséographie, notamment pour Disneyland Paris, et la Cité des Sciences de La Villette (deux animations dans le cadre de l'exposition permanente "Le Zoo des Robots", 1986-1991). Il conçoit ensuite des plateformes de simulateurs synchronisés avec des projections vidéos pour l’industrie de loisirs. Cette activité se développera en la conception de toute sorte d’attractions pour les parcs de loisirs, ou de la muséographie.
Parallèlement, il crée des spectacles multimédia : « Beispiel » pour le Festival des Arts Electroniques de Rennes, en 1986, « L’Esprit de la révolution », au Jardin des Tuileries, en 1989, le spectacle commémoratif du 60e anniversaire de la libération des camps de concentration, sur le Parvis du Trocadéro, en 2005. Le travail sur la lumière ne l'a jamais vraiment quitté si l'on en juge par ses sculptures lumineuses comme cette "Pluie de signes" (avec images en mouvement projetées sur des colonnes mobiles) à la Fête des lumières de Lyon, Place des Célestins, en 2005, ou la rénovation du Palais des Mirages du Musée Grévin (avec jeux de lumières et de miroirs) en 2006. D'autres oeuvres font l'objet d'expositions dans plusieurs galeries.
En 2007, il a déposé un brevet sur un procédé unique permettant au public d'interagir avec des images en 3D-Relief. Après un long silence, Szajner a composé en parallèle 4 nouveaux albums ces dernières années : "Shameless Clichés", "Shadow Boxing Thieves", "Death and Other Small Illusions", and "Bizarre Pieces for Grand Piano and Invisible Pianist" (non encore distribués).
> Discographie :
1980 : Some Deaths take Forever (LP, avec Zed)
1981 : Superficial Music(LP)
1982 : Back To The Burner / Back To Siberia (7", avec The (Hypothetical) Prophets)
1982 : Wallenberg / Budapest (12", avec The (Hypothetical) Prophets)
1983 : Around The World With The (Hypothetical) Prophets (LP)
1983 : Brute Reason (LP)
1984 : The Big Scare (12")
1986 : Indécent Délit (12")
> Vidéos :
http://www.youtube.com/watch?v=UNNb8NYlG1w (biographie en anglais)
http://www.dailymotion.com/video/xab92k_artmeeting-001-bernard-szajner_creation (interview)
> Audio :
"Le Snark" live à Londres en 1983 :
http://www.youtube.com/watch?v=FlnSlQwCRbE&feature=related
> Sites officiels :
http://www.myspace.com/bernardszajner
> Sources :
http://www.french-new-wave.com/presse/INTERVIEW%20SZAJNER%201982.pdf
http://unesdoc.unesco.org/images/0009/000906/090604fo.pdf
http://www.stephenhobley.com/blog/laser-harp-2009/the-laser-harp-pages/bernard-szajner
http://www.allmusic.com/artist/bernard-szajner-p20899/biography
http://www.stylusmagazine.com/articles/on_second_thought/bernard-szajner.htm
http://www.saatchionline.com/szajner
http://www.ltmpub.freeserve.co.uk/bernardszajnerbio.html
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Texte par Jérôme - Relecture : Jeanbatman / Photos par Bernard Szajner.
Autodidacte. "Je suis un autodidacte, complet, un dilettante dans le vrai sens du terme, c'est-à-dire quelqu'un qui fait seulement ce qui lui plaît, ce qui le passionne." |
Entreprenant. "Plaquer ses propres visions sur la musique des autres, ça ne donnait jamais un très bon résultat, parce que théoriquement au départ, il faut concevoir les deux en même temps (...) À la fin, j'ai décidé de tout faire moi même." |
Persévérant. "J'ai emprunté un synthé et j'ai tourné des boutons. Je faisais tout à l'oreille, jusqu'à ce que ça donne quelque chose." |
Evident. "J'avais passé des années à faire de la lumière pour aller sur de la musique. C'était pour moi assez évident de retourner le problème et de faire de la musique à partir de la lumière." |
Le travail de la lumière ne l'a jamais vraiment quitté. Hier et aujourd'hui. |