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31 octobre 2012 3 31 /10 /octobre /2012 01:08

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L’original d’Oxygène (1976) commenté piste à piste par Jean Michel en anglais lors de l’émission radio norvégienne NRK P3 Lydverket. Vraiment très instructif ! Voici la transcription écrite du commentaire de Jean-Michel Jarre sur les trois parties d’Oxygène, qu’il a voulu un peu à la manière d’un director’s cut. Il y est notamment question des instruments utilisés, de l’ordre dans lequel il a composé l’album, et de ses contemporains.


Oxygène 1


Oxygène 1 a été fait après Oxygène 2. J’étais intéressé à l’époque en tant que méthode de composition, de ne pas commencer par le début, mais plutôt par le milieu de l’album. C’est un conseil que je donnerai à de jeunes compositeurs, parce que cela vous oblige à être très imaginatif, de commencer avec quelque chose qui corresponde à ce que vous vouliez faire. Un peu comme dans la Guerre des étoiles de George Lucas, où il a fait les trois épisodes après le milieu de l’histoire. 


Cela commence dans l’habillage le plus classique, au sens de la musique classique. C’est fait de cordes et de cet instrument très important pour moi appelé l’Eminent 310 U, et qui fait les plus beaux sons de cordes que l’on puisse imaginer, avec ce son si chaleureux. Oxygène 1 se déploie comme une sorte de symphonie ou de concerto, ou vous n’avez pas de percussion. D’ailleurs, quand nous avons commencé à jouer le morceau sur scène, nous devions utliser une partition de type orchestral, pour pouvoir coller les uns aux autres. Il n’y avait rien pour permettre de conserver le tempo : ni batterie, ni clic. Il doit être joué ainsi pour préserver son côté poétique.


Oxygène 2

Il a été la première partie que j’ai composée pour Oxygène. J’étais assez obsédé à ce moment-là de jouer en réaction aux groupes allemands de Kraftwerk et Tangerine Dream. Ces personnes avaient une approche froide, déshumanisée et robotique du monde de l’électronique. J’étais totalement à l’inverse de cela. Je voulais prouver cela avec Oxygène. Oxygène 2 possède une répétition de la ligne de basse et quelques séquences, mais tout est fait à la main. Il n’y a pas de patterns, pas de répétitions. En écoutant attentivement, vous vous rendrez compte qu’aucun son n’est automatiquement le même. Ils sont tous uniques. Il y a donc une vraie évolution, une progression analogique, comme dans la vie. Je voulais quelque chose qui puisse capturer les différents états d’âme que vous pouviez ressentir jour après jour. Chaque jour à Oslo est plus ou moins le même, mais il est aussi plus ou moins différent. C’est exactement ce que j’avais en tête pour Oxygène 2.


Oxygène 3


Oxygène 3 est la partie au caractère le plus dramatique de tout Oxygène. J’étais très influencé à cette époque par le film 2001, Odyssée de l’espace. Cette journée périlleuse à travers l’univers, et avoir ces clusters, ces grappes de sons dissonantes que j’ai obtenu sur mon Eminent en posant mon bras par-dessus. Il y avait ces glissandos étranges et tout ça, et j’ai rajouté ces parties vocales, comme dans la première partie, un peu comme une voix de soprano. Le premier synthétiseur de ma vie s’appelle l’AKS, le premier synthétiseur conçu par des ingénieurs anglais.
J’obtiens cette sorte d’ambiance quasi-opéra. En ce moment sur scène, je joue cette partie avec un Theremin. Le Theremin est cet instrument russe bizarre, qui fonctionne avec des ondes radio.  C’est plus difficile à jouer, mais c’est très intéressant pour la version live. 


Oxygène 4


Ensuite, nous arrivons à ce qui est devenu le titre-phare de l’album. Je l’ai vraiment composé en une seule nuit, d’une manière assez inconsciente. Ce n’était pas pour moi censé être un single, un hit, ou quelque chose de ce genre. Je voulais simplement avoir ce rythme comme si vous aviez passé un moment dans votre voiture. Aux sentiments éthérés des trois premières parties, je souhaitais quelque chose qui soit loin devant sur l’horizon, comme lorsque vous êtes sur une autoroute, à l’intérieur de votre voiture.


Oxygène 5


La partie 5 est intéressante dans sa construction, parce qu’elle possède deux sous-parties, une très lente et l’autre presque joué comme un solo, la partie la plus minimaliste de l’album. Dans la première partie, il n’y a qu’un seul Eminent encore une fois, mais il a été passé à travers un effet « flanger ». (NDLR : Le flanger est un effet sonore obtenu en additionnant au signal d’origine ce même signal mais légèrement désaccordé en fréquence, ce désaccord variant périodiquement à une fréquence très faible). C’est très particulier, qui donne des harmoniques semblables à des bulles de savon. Il y a une évolution jusqu’à la partie avec arpégiateur, qui était le seul arpégiateur à cette époque : le RMI. Il s’agit d’un instrument stéréo qui m’a permis pour la seule fois de l’album de caler deux séquences au même moment. Toutes les autres séquences ont été faites à la main. Comme j’ai eu cette opportunité, je l’ai utilisée, celle d’avoir l’arpégiateur avec deux sorties : l’une avec la séquence de basse, l’autre avec la séquence des percussions noises. 


Oxygène 6


Oxygène 6 est sans doute la préfiguration de tout ce que la musique lounge telle qu’elle est advenue plus tard. C’est une musique « ambiant », dans une façon très figurative avec ses bruits de vagues et d’oiseaux. Tout ceci a rapport à votre mémoire, à vos souvenirs, quand vous voyez des photographies de vos vacances, et qu’elle charrie toute sorte de sons, de musiques, de mots. Ce morceau, c’est un peu comme si l’océan entier rapportait la musique au rivage. Ce que j’aime dans cette partie, c’est que ce ne sont pas des vagues que j’ai enregistrées, mais que j’ai recréées.
Cela me rappelle ce que Federico Fellini, le cinéaste italien, disait un jour : "Si je dois filmer la plage ou la mer, je veux recréer la mer en studio avec des ventilateurs, de la peinture et des gens qui secouent des draps. Cela sera l’idée que je me fais de la mer, la manière dont je la vois en rêve, pas simplement la mer elle-même". J’aime beaucoup cette comparaison, parce que pour Oxygène 6, c’est exactement ce à quoi je pensais.

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30 septembre 2012 7 30 /09 /septembre /2012 14:40

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Le setup du maître a toujours évolué au grès des nouveautés. 

Certes, il y a un certain nombre d'instruments qu'on retrouve (quasiment tous) sur tous les albums depuis le début : ARP 2600, EMS VCS3 et AKS, Eminent. On pourrait dire que le moment où le set up n'a presque pas bougé se situe dans la période Oxygène / Equinoxe, ou il s'est contenté de compléter sa collection avec des machines polyphoniques (Oberheim, Korg Polyphonic Ensemble et Yamaha CS60).
Mais pour le reste, Dieu merci, il a pas mal suivi les grandes étapes de l'évolution technologique de ces trois dernières décennies :
- le sampling avec le Fairlight CMI
- l'avènement du MIDI
- les premiers séquenceurs logiciels (Notator à l'époque)
- les machines les plus marquantes : Prophet 5, Synthex, D50 et JD800 de Roland, K2000 de Kurzweil
- les synthétiseurs virtuels : Arturia Minimoog V, Propellerheads Reason, Halion
- les synthétiseurs à modélisation : Nord Lead de Clavia, Supernova de Novation
- l'avènement de Pro Tools comme solution d'enregistrement.
- le retour aux bons vieux synthés analogiques.
Il a aussi utilisé des machines de second plan et des bizarreries, comme le DS 250 de Seiko, l'OSCar, l'Axcel de Technos, le Kawai K5, le Kobol de RSF (cocorico !) ou le RMI Harmonic Synthesizer, et des machines quasiment sans intérêt (par rapport à tout ce qu'il utilisait, s'entend) comme le JX8P ou le DX100.
Et puis, il est aussi passé à côté de deux grandes synthèse , à savoir la synthèse FM du Yamaha DX7 (qu'il a toujours détestée, contrairement à Brian Eno, par exemple) et les tables d'onde des synthés PPG (même s'il a possédé le MicroWave de Waldorf, sans jamais l'utiliser sur disque).
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31 août 2012 5 31 /08 /août /2012 15:57

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// article rédigé par Jérôme //

Charlotte Rampling est à l’honneur à La maison de la Photographie de Paris pour une exposition de photos jusqu’à la fin de ce mois. Ce projet, qui est porté par une installation sonore de Jean-Michel Jarre, d’ailleurs présent à l’inauguration, scelle la réconciliation publique d’un des couples d’artistes les plus célèbres de l’hexagone et au-delà.

Outre la longévité de leur union (20 ans !), les deux ont nourri les phantasmes du public par leur succès phénoménal chacun dans leur domaine tout en préservant le reflet d’une tribu soudée, bien que recomposée. Et même si la belle histoire s’est terminée il y a 15 ans, le couple fascine toujours, s’il on en croit la célébration médiatique de leurs « retrouvailles »…

Revenons donc quelques instants sur la vie de la plus française des actrices britanniques, à la personnalité à la fois réservée et provoquante, et figure incontournable du parcours de Jean-Michel
Jarre.

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Une éducation stricte, puis des photos de nus…
Tessa Charlotte Rampling est née en Grande Bretagne le 05.02.1946 d’un père (Godfrey Rampling) autoritaire, colonel de l’armée britannique et champion olympique à Berlin en 1936, et d’une mère peintre. C’est lors d’un long séjour à Fontainebleau, où son père est posté, que Charlotte apprend la maîtrise du français dans une école privée chrétienne. Elevée par un militaire britannique et par des religieuses ! On comprend mieux cette certaine distance, voire cette froideur, mais aussi ce côté rebelle, provoquant, qui font partie intégrante de sa personnalité mais qui est aussi sa marque de fabrique d’actrice.

Le cinéma, elle y vient par la petite porte, en tournant d’abord pour des publicités, puis en se faisant remarquer sur quelques podiums de défilés de mode. Son regard félin et sa silhouette attirent bientôt l’œil de photographes de renom, dont Helmut Newton qui signera plus tard la photo du dos de la pochette de l’album « Equinoxe ». Ses premiers rôles marquants sont déjà emprunts du souffre qui ponctue toute sa carrière : « Les damnés » de Visconti (1969), « Zardoz » de Boorman (1974), et surtout « Le portier de nuit » de Cavani (1974) qui lui apporte la gloire.

« J’ai toujours aimé la provocation parce qu’elle me permet de me dépasser. Pas pour que l’on me regarde ou pour choquer, mais pour rester en éveil, ne pas m’endormir et faire avancer les autres aussi. Très vite j’ai été attirée par les sujets difficiles, complexes. Le cinéma n’est pas pour moi un simple divertissement. Il a une mission, une valeur. Je voulais dire des choses importantes à travers mes personnages, même si c’était de façon subliminale. » (Point de vue 03/07/2009)


Le coup de foudre !
Début 1976, Charlotte Rampling, 31 ans, vit à Saint Tropez (pour fuir les taxes britanniques !) avec son mari Brian Southcombe, acteur et publicitaire, et leur fils Barnaby, alors agé de 4 ans.
Le couple est marié depuis 1972. L'actrice est déjà très célèbre. Elle tourne (donc voyage) beaucoup…

A la même époque, Jean-Michel Jarre, 29 ans, est marié depuis le 20.01.1975 à Flore Guillard, attachée de presse dans le monde de l'industrie musicale. Ils ont une fille d'un an, Emilie. Ils vivent à Paris, dans un appartement où Jean-Michel Jarre a constitué un petit studio personnel. Après le succès de ses projets avec le chanteur Christophe, Jarre collabore alors activement à l'album de Patrick Juvet "Mort ou Vif", en tant que producteur et parolier.

C’est en mai de cette année-là, que la coordinatrice artistique de Juvet, Florence Aboulker, invite l'actrice et le musicien à un dîner à Saint Tropez, au restaurant Chez Nano. Les deux artistes sont mutuellement charmés ! Après cette soirée, Jarre s'effondre dans les bras de Juvet en clamant déjà son impossible amour naissant pour la belle Anglaise…

JMJ : « Nous avons été attirés l‘un à l’autre instantanément. Une certaine complicité existait entre nous et a grandi au cours des prochains jours. » (The Independent 08/08/1993)

CR : « Il était incroyablement charismatique, très fort, très séduisant, très charmant et intelligent, Jean-Michel était magnétique.» (The independent 08/08/1993)

Le musicien l'appelle trois jours plus tard à son hôtel, à Paris, alors qu'elle promeut son dernier film « Adieu ma jolie ». Les deux jeunes gens se revoient et ne se quittent plus tout un week-end durant, enfermés derrière les fenêtres de l'hôtel Lancaster. Charlotte rentre ensuite à Saint-Tropez, mais son mari se doute de quelque chose. Une dispute éclate. L'actrice s'enfuit à Paris.

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CR : « J'étais dans un mariage qui n'allait pas trop bien, Jean-Michel non plus, et très bientôt lors de ce week-end, nous avons réalisé qu'il y avait quelque chose de très fort qui s'était passé entre nous (...) Jean-Michel a été le catalyseur. vraiment - à partir de ce moment-là, nous avons décidé que nos vies changeraient, et nous avons pensé à comment le faire de telle sorte que ce serait mieux pour tout le monde (...) Vous ne vous vous sentez coupable que rétrospectivement.. Je savais que mon mariage était arrivé au point où nous n'étions pas faits l’un pour l’autre, et Jean-Michel était également arrivé à la même conclusion. » (The Independent 08/08/1993)

Le jeune couple s'installe d'abord chez la mère de Jean-Michel, puis bientôt dans un autre appartement parisien. Quand l'épouse de Jarre quitte finalement l'appartement du XVIIIème arrondissement où il a toujours son studio, les deux jeunes gens le trouvent vidé de tout meuble, jusqu'aux ampoules électriques !

Les deux tourtereaux affichent très tôt leur relation aux yeux du monde : Rampling, membre du jury du festival de Cannes 1976, évènement mondial s’il en est, est accompagnée de Jarre qui partage sa table et sa chambre au su de tous. Le couple est poursuivi par les photographes…


La tribu Jarre
Deux divorces seront bientôt prononcés : la même année pour elle, un an plus tard pour lui. Les deux artistes obtiennent la garde de leur enfant respectif, chose rare pour un homme à l’époque !
Un troisième enfant, David, viendra rejoindre la famille recomposée en 1977. Dans toutes les interviews, chacun des eux artistes considèrera toujours avoir trois enfants, et non deux chacun…

Il l’accompagne tous les ans à Cannes. Elle le soutient dans sa musique :

« Je ne saurai jamais d’où la musique vient", s'émerveille-t-elle. "Je me demande souvent pourquoi il ne va pas soudainement s'asseoir dans son lit et commencer à chanter ou siffler quelque chose. Il ne le fait jamais. La musique va juste dans sa tête tout le temps. Quand il travaille, il s'enferme en studio pendant des semaines sur la fin. Je n'entends rien jusqu'à ce que le travail ne soit terminé. » (People Vol : 8 No. 23, 05/12/1977)
«Il écrivait de beaux textes. Nous pensions faire quelque chose ensemble. Puis il y a eu le succès d'"Oxygène".» (Libération 30/04/2002)

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Elle est en effet l’une des premières à découvrir ce grand projet d’« Oxygène » que le musicien enregistre pendant l’automne 1976. En écoutant l’album, Charlotte Rampling lui déclare que la particularité de cette musique fera que ce sera ou un échec retentissant ou un succès phénoménal. On connait la suite…

Ils se marient civilement le 7 octobre 1978 à Croissy sur Seine, dans la banlieue parisienne. Ils donnent une réception dans le jardin de leur magnifique maison au bord de la Seine, qu’ils viennent d’acquérir. Parmi les invités, le photographe Jacques-Henri Lartigue et son épouse. C’est lui qui va donner l’envie à Charlotte de se passionner pour la photographie.

« [Le déclic pour la photographie] date de mon mariage avec Jean-Michel [Jarre] en 1978. Les Lartigue étaient là. Jacques-Henri cachait son tout petit appareil et jaillissait soudain : clic-clac ! Les photos sont parues dans Match. Je lui ai dit, fascinée : Je rêve de faire comme toi ! » - « Alors essaie ! » Et il m’a donné un de ses petits appareils. Quand il a vu mes photos, il a simplement lâché « Tu as un œil. Si ça te plaît, continue ! » Et voilà ! J’ai commencé à photographier mes enfants et Jean-Michel parce qu’ils étaient là. » (Paris Match 05/07/2012).

Elle va accompagner son musicien de mari en Chine. Elle devient le témoin photographe de cet évènement du premier musicien occidental autorisé à y donner des concerts. De ce voyage, elle rapportera photos et reportage. Par la suite elle sera aux côtés de Jarre pour tous ses grands projets de méga concerts à Houston, à Lyon, à Londres… prenant une photo ici, faisant la promotion du travail de son conjoint là… Ses clichés seront publiés sur les disques et les livres de Jean-Michel Jarre, sans mélange des genres. Les deux artistes privilégient leur indépendance artistique.

JMJ : « La relation entre Charlotte Rampling et moi réside dans I’intérêt qu’on porte à nos occupations respectives. Je ne crois pas qu’on puisse faire un couple en ne partageant qu’une toute petite partie de sa vie avec I’autre. Or le travail c’est la moitié, souvent, de votre existence. (…) On partage tout, mais on ne mélange rien, je vais rarement sur les plateaux quand elle tourne, elle ne vient pas en studio quand je réalise. Partager ne veut pas dire perdre son autonomie. » (??? 11/1987)

Les parents dédiés à leurs enfants aménagent leur emploi du temps professionnel en fonction de leur agenda familial. La maisonnée est polyglotte. Charlotte et Jean-Michel élèvent leurs enfants sans autorité immodérée mais fixent les limites. Quelques principes sont mis en place comme l’interdiction de télévision la semaine !

CR : « J’ai essayé de ne pas être directive, ni exigeante. J’ai voulu être présente, autant que le permettait mon travail. Je ne voulais pas être une mère au foyer, mais j’ai tout fait pour avoir une vraie écoute, partager leur vie. J’ai surtout évité de leur imposer mon point de vue. » (Point de vue 03/07/2009)

JMJ : « Charlotte et moi avons toujours considéré que nous devions donner un cadre où ils pourraient être aussi libres que possible, puis d'élargir le cadre au fur et à mesure qu’ils grandissent ». (The Guardian 10/01/2000)

Charlotte met sa carrière entre parenthèses, ou plutôt en pointillés. Malgré les tentatives de séduction d’Hollywood (« Le verdict », 1982), elle refuse beaucoup de propositions, ou n’accepte que de petits rôles (« Angel heart » d’Alan Parker, 1987). Elle réussit pourtant le tour de force de continuer à marquer les esprits avec des rôles difficiles (« Max mon amour », 1986). En 1986, elle est nominée aux César pour « On ne vit que deux fois » de Jacques Deray.

Même s’ils fréquentent quelques célébrités du show business international, les Jarre-Rampling font peu de sorties mondaines. Le couple fait pourtant régulièrement l’objet d’articles et de photos dans les magazines, généralement à l’occasion de projets du musicien. Les deux artistes se prêtent aussi de temps en temps au jeu de partager les plateaux de télévision, comme dans le 13H d’Antenne 2 tourné chez eux en 1987, ou à « Sacrée Soirée » en 1990. Il y aura aussi cette mémorable séquence de l’actrice chantant « Les mots bleus » écrits par son mari à qui elle fait cette surprise et dont l’émotion crève l’écran lors de l’émission « C’est votre vie » (1994).

Le couple tient bon lors des épreuves, notamment lors des périodes dépressives de Charlotte, ces « ombres » qu’elle attribue à la perte non cicatrisée de sa sœur Sarah en 1966 et dont le père lui a forcé à cacher le suicide à tous, y compris à sa mère jusqu’au décès de celle-ci.

La rupture… et les retrouvailles
Et puis en 1995, les premières lézardes… Jarre est surpris par les paparazzi dans les bras d’une jeune femme. Le couple n’y résistera pas. Monsieur reste à Croissy. Madame s’installe près du Jardin du Luxembourg. Charlotte Rampling, défavorable au divorce, ne l’acceptera finalement qu’en 2002. Son nouvel amour avec l’homme d’affaires Jean-Noël Tassez y est certainement pour quelque chose.

Dès sa séparation d’avec Jarre, la comédienne retrouve les plateaux de cinéma et enchaîne les tournages. Elle reçoit un César d’honneur en 2001, mais surtout elle retrouve le succès notamment grâce à François Ozon avec « Sous le sable » (2000) et « Swimming pool » (2003). Pour l’actrice, ces deux films sont également une étape essentielle du deuil de sa sœur. Son personnage dans le deuxième se nomme d’ailleurs Sarah.

L’actrice assume ses rides et continue de jouer ou de poser sans tenir compte de son image : en 2009, ses poses en héroïne de manga pour le peintre Jacques Bosser ou ses photos de Juergen Teller où elle se montre déambulant dans le musée du Louvre dans le plus simple appareil, prouvent qu’à plus de 60 ans, l’actrice est plus que jamais maître de son bord.

CR : « Je fais partie de la première génération de femmes qui, à 50 ans, peuvent être séduisantes. Une séduction autre, plus profonde, plus mature. C’est la vraie séduction d’une femme en pleine possession de son pouvoir de femme, avec son immense expérience. Pourquoi le camoufler ? (…) Moi, je ne pense pas à mon âge. Je pense à ma vie. » (Psychologies 07/2009)

Presque 20 ans après son interprétation des « Mots bleus », l’actrice s’essaye enfin à la chanson, son rêve de jeunesse. Elle s’entoure de l’auteur Michel Rivgauche et du compositeur Jean-Pierre Stora. L’album « Comme une femme », avec les musiciens de Francis Cabrel, sort en 2002. En 2011, elle confie son nouveau disque « Les grains de sable » à la maison de prod’ de Francis Rimbert, le fameux complice de Jean-Michel Jarre.

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Cette période marque d’ailleurs le rapprochement de la comédienne et du musicien. En mars 2010, Rampling assiste au concert de Jarre à Bercy. Elle est également présente aux funérailles de France Pejot, la mère de JMJ, en avril. Elle est récemment invitée par le musicien à assister à la remise de son titre d’Officier de la Légion d’honneur le 14.03.2012 à l’Elysée.

CR : « Je n’ai pas considéré cette séparation comme une rupture. Mon « mode d’emploi » de vie a changé, mais j’ai continué à aimer. Je ne suis pas entrée dans le jeu de la colère ou de la revanche. J’ai pardonné. J’ai choisi ce chemin-là, car personne n’a tort. » (Psychologies 07/2009)


Exposition « Charlotte Rampling - Albums secrets »
du 27 juin au 26 août
Maison Européenne de la photographie, Paris

Web sites : http://www.charlotterampling.net/ (non officiel)

Vidéos :
Chalotte Rampling chante « Les mots bleus » à Jean Michel Jarre : http://www.youtube.com/watch?v=hJaJkGyCCQM
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31 juillet 2012 2 31 /07 /juillet /2012 23:59

http://nsa30.casimages.com/img/2012/07/31//120731020824385584.jpg

Voilà les informations concernant les classements des divers morceaux de Jean Michel Jarre sorti dans les années 80 et classés au Top 50 (qui compte plus de cinquante places) en France, classé
par ordre chronologique :

Les Chants Magnétiques (part 2) – Extrait de l’album Les Chants magnétiques
Entrée: 29 mai 1981
Meilleure place: n°7
Nombre de semaines dans le Top 50: 26 

Souvenir de Chine – Extrait de l’album Les Concerts en Chine
Entrée: 14 mai 1982
Meilleure place: n°7
Nombre de semaines dans le Top 50: 19  

Zoolook  – Extrait de l’album éponyme
Entrée: 9 décembre 1984
Meilleure place: n°57
Nombre de semaines dans le Top 50: 12

Quatrième Rendez-Vous  – Extrait de l’album Rendez-vous
Entrée: 10 mai 1986
Meilleure place: n°9
Nombre de semaines dans le Top 50: 40

Révolutions – Extrait de l’album Révolutions
Entrée: 9 octobre 1988
Meilleure place: n°36
Nombre de semaines dans le Top 50: 19

London Kid – Extrait de l’album Révolutions
Entrée: 30 avril 1989
Meilleure place: n°100
Nombre de semaines dans le Top 50: 1

Oxygène (part 4) – Extrait de l’album Oxygène
Entrée: 3 décembre 1989
Meilleure place: n°73
Nombre de semaines dans le Top 50: 3
Sources : http://www.infodisc.fr/Artistes.php / Merci à hélios pour cette info. 

Côté albums :

Oxygène 
Entrée: 11 février 1977
Meilleure place: n°1
Nombre de semaine n°1: 18
Nombre de semaine dans le Top 10: 37
Nombre de semaine dans le classement: 77
Nombre d’exemplaires: 1 776 000 (25ème meilleure vente française)

Equinoxe
Entrée: 7 octobre 1978
Meilleure place: n°2
Nombre de semaine dans le Top 10: 28
Nombre de semaine dans le classement: 99
Nombre d’exemplaires: 1 251 200 (87ème meilleure vente française au Top 1000) 

Les Chants Magnétiques
Entrée: 15 mai 1981
Meilleure place: n°1
Nombre de semaine n°1: 5
Nombre de semaine dans le Top 10: 17
Nombre de semaine dans le classement: 66
Nombre d’exemplaires: 364 000 (801ème meilleure vente française au Top 1000)

Rendez-vous
Entrée: 31 mai 1986
Meilleure place: n°1
Nombre de semaine n°1: 9
Nombre de semaine dans le Top 10: 39
Nombre de semaine dans le classement: 39
Nombre d’exemplaire: 844 400 (198ème meilleure vente française au Top 1000)

Révolutions
Entrée: 23 octobre 1988
Meilleure place: n°6
Nombre de semaine dans le Top 10: 10
Nombre de semaine dans le classement: 37
Nombre d’exemplaires: environ 200 000 (en tenant compte des certifications du SNEP)

En Attendant Cousteau
Entrée: 5 juillet 1990
Meilleure place: n°2
Nombre de semaine dans le Top 10: 11
Nombre de semaine dans le classement: 32
Nombre d’exemplaires: 316 000 (960ème meilleure vente française au Top 1000)

Chronologie 
Entrée: 13 juin 1993
Meilleure place: n°2
Nombre de semaine dans le Top 10: 11
Nombre de semaine dans le classement: 27
Nombre d’exemplaires: 427 200 (609ème meilleure vente française au Top 1000)

Oxygène 7-13
Entrée: 16 février 1997
Meilleure place: n°6
Nombre de semaine dans le Top 10: 5
Nombre de semaine dans le classement: 11

Métamorphoses 
Entrée: 30 janvier 2000
Meilleure place: n°7
Nombre de semaine dans le Top 10: 1
Nombre de semaine dans le classement: 5

Aero 
Entrée: 10 septembre 2004
Meilleure place: n°2
Nombre de semaine dans le Top 10: 3
Nombre de semaine dans le classement: 19
Nombre d’emplaires: environ 100 000 (en tenant compte des certifications du SNEP)

Téo & Téa
Meilleure place: n°8
Nombre de semaine dans le Top 10: 1
Nombre de semaine dans le classement: 12
Voilà à peu près toutes les informations disponibles qu’Hélios a recueilli. Qu’il lui soit rendu hommage ici.

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30 juin 2012 6 30 /06 /juin /2012 14:41

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Du Jarre dans le texte: La musique de Jean Michel Jarre étant majoritairement sans paroles, cela ne l’empêche pas de prendre parole sur beaucoup de sujets, et pas seulement musicaux, eu égard, notamment, à son rôle d’ambassadeur de bonne volonté auprès de l’UNESCO. Impossible ici de faire un inventaire exhaustif de toutes ses formules qui alimentent, pour certaines, encore les forums de discussions des dizaines d’années après avoir été lancées. Je me contenterai de ne publier que des citations les plus percutantes, ainsi que celles qui ont le plus de sens dans l’itinéraire musical hors du commun de Jean Michel. Je me suis permis occasionnellement de commenter librement tel ou tel propos, afin de le mettre en perspective.


À propos de Maurice Jarre :

  • "Ma relation avec mon père est restée longtemps une suite de rendez-vous manqués."

Le père de Jean Michel a quitté le foyer familial lorsque ce dernier avait cinq ans. Ils ont « recollé les morceaux » depuis.

  • "La musique de mon père ne m’a du tout influencé, consciemment, en tous cas."

 


À propos du business de la musique :

  • "Piratez-moi !" (Célèbre et très polémique phrase lancée par Jean Michel à l’antenne de RTL en 1983, lors de l’unique passage radio du disque « Musique pour supermarché« ).

Cette phrase retentissante prend un relief particulier à l’heure du piratage de la musique et des vidéos sur Internet, sachant que Jarre a été, quinze ans plus tard, un des pourfendeurs les plus vigoureux de ces pratiques au nom des droits d’auteurs et la liberté de création.

  • "J’ai toujours essayé d’échapper aux modes." (paru dans Le Figaro, 26 mars 2007)


On peut dire à son sujet que la mode l’a rattrapé par moments, mais lui n’a jamais couru après les modes.

  • "En fait, je n’ai jamais été à la mode." (dans Métro, le 27 mars 2007)


Affirmation difficile à vérifier. Qu’en dit le Top 50 ?

  • "Je suis un peu marginal dans le monde du show-business, par le fait, par exemple, de ne pas chanter, dans un univers où on ne connaît que la chanson de trois minutes ! S’il n’y a pas de paroles, c’est qu’il y a une erreur de mixage." (Keyboards, 1993)

Ce qui ne l’a pas empêcher d’intervenir dans la Star Academy l’année de la victoire de Grégory Lemarchal. Certes, il avait posé quelques conditions, mais enfin…

  • "Moi, j’étais plutôt dans le domaine de la musique expérimentale. J’aurais pu terminer à l’IRCAM, ou ailleurs, en fait." (Sur France 5, dans l’émission Les premiers pas, 2007)

D’ailleurs Jarre aurait pu être peintre, son autre passion.

  • "Je pense que la crise du disque vient aussi de l’éloignement émotionnel que le CD a apporté. C’est un produit, finalement, merdique. C’est un peu le 78 tours du numérique, la VHS du son. Ça a toujours été moins bon que le vinyle." (2004)

 


À propos de la musique :

  • "Ce n’est pas la musique qui est électronique, mais les instruments qui le sont."

Sans doute la phrase la plus définitive de Jean Michel. Il s’agit d’expliquer qu’avec les moyens électroniques de notre époque, de fait tous les disques passent par une phase d’électronification (mastering, encodage, prise de son, etc.), et, à ce titre, peuvent être considéré comme de la musique électronique. Schaeffer disait, lui : « la musique n’est pas une affaire de notes, mais une affaire de sons« .

  • "La beauté de la musique – comme celle de la lumière – est celle de la rapidité, de la mobilité, de l’insaisissable."
  • "Plus tu es proche de tes racines, plus tu peux être universel. (…) et la manière la plus universel est d’être soi-même." (Keyboards, 1993)
  • "Avoir une certaine crédibilité vis-à-vis de la scène actuelle, c’est apporter quelque chose de différent, de prendre des risques ou d’explorer de nouveaux horizons." (Keyboards, 2000)

Dans cette même interview, il estimera qu’il y a une filiation entre sa musique des années 70 et celle de groupes français comme Air, ce qui est incontournable.

  • "En électronique, il y a deux sources, l’influence de Schaeffer et l’influence punk." (Audio-brunch de Bourges, 12 avril 2002)

Jarre est bien placé pour suggérer cette idée, car il a été l’élève de Pierre Scchaeffer au Groupe de Recherche Musical (GRM).

  • "Si Vivaldi était vivant, il ferait partie de Metallica."

Jean michel a demandé à Patrick Rondat d’interpréter L’Eté de Vivaldi à la guitare électrique lors de ses récents concerts, ce qui naturellement choque les puristes de musique classique.

 


À propos de ses instruments :

  • "Le critère le plus important d’un bon synthé, c’est le son pur, sans effet(s) et branché en mono. Si l’engin fonctionne de cette façon, tout comme le ferait un bon instrument acoustique, c’est déjà satisfaisant." (Keyboards, 1994)

Et il doit y en avoir beaucoup qui rentre dans ce critère, vu la collection impressionnante de synthétiseur dont dispose l’artiste.

  • "Plus un instrument est simple, plus tu peux t’exprimer. Plus il est compliqué, moins tu peux t’exprimer facilement, parce que pour arriver au même degré de connaissance, il te faudrait plusieurs vies." (Keyboards, 1997)
  • "Pour moi, l’ordinateur est un outil d’autiste." (paru dans Paris-Match, le 14 mai 1988).

Cette phrase n’induit pas quelques-uns de ses reniements ultérieurs avec le logiciel ProTools, qui est devenu depuis 2000 un standard de la création musicale sur ordinateur, justement. 

  • "Les instruments analogiques pourraient devenir, dans les années à venir, l’équivalent des Stradivarius dans la musique acoustique." (Branché, 1995)
  • "L’analogique, c’est une femme maquillée. La musique numérique, c’est une femme découpée en morceaux. Je préfère les femmes maquillées."

 


À propos de l’environnement et de la politique :

  • "Nous voulons que ce concert permette de tirer la sonnette d’alarme. (…) Si chacun comprenait à quel point les ressources en eau de la Terre sont limitées, combien de personnes en sont privées – et finissent par en mourir – ou encore l’étendue de leur gaspillage, nous pourrions peut-être trouver de meilleures façons de les gérer et de les partager. Le problème de la désertification est intimement lié à cette situation et requiert l’adoption de mesures urgentes." (Merzouga, en 2006, pour le concert Water for Life)

Il faut se souvenir de la pochette prémonitoire de l’album Oxygène pour se dire que la conviction écologiste de Jean Michel ne date pas d’hier. Ce n’est pas un engagement à la petite semaine pour notre Globe-trotter préféré !

  • "Si l’eau était aussi chère que le pétrole, Bush aurait envahi le Canada et non l’Irak !" (déclaration sur scène, toujours à Merzouga, en 2006)
  • "La violence, le côté sombre de notre humanité, c’est ce qui rapporte le plus d’argent aux médias. (…) C’est difficile de promouvoir des valeurs telles que la paix, la sauvegarde de la planète, et le fait d’être plus responsable au quotidien pour chacun d’entre nous, et de le faire d’une manière attirante et sexy." (À propos du concert du Powerstock Festival, 2007, qui a finalement été annulé).
  • "Les pays qui ne sont pas très nets avec les droits de l’hommme (…), il faut y aller. (…) Les gens qui souffrent dans leur chair d’un régime inacceptable, si en plus on les punient de cinéma, de musique, de littérature ou de peinture, c’est encore pire. Donc, il faut y aller."

En réaction aux intellectuels « du café de Flore » qui prônent le boycott des pays sous le joug de régime liberticide, et Dieu sait s’il y en a.

 


À propos de ses concerts :

  • "Pendant un an et demi, je ne voulais pas aller au Texas. Je n’aime pas le Texas. J’avais envie éventuellement, d’aller à New York ou Los Angeles, mais pas à Houston." (Parlant du méga-concert de Houston, d’avril 1986)

L’insistance du projet de l’anniversaire de la NASA le fera changer d’avis.

  • "Je n’ai jamais cherché à battre des records du style « le plus ceci » ou « le plus cela." (Télé-Loisirs)

Puisqu’il vous le dit ! 

  • "Quand je suis monté sur scène, je me suis retourné pour savoir si tout ces gens étaient venus pour moi." (Après le concert de La Défense et ses plus de 2,5 millions de spectateurs, en 1990).
  • "Je suis aussi un musicien de la rue : c’est d’ailleurs pourquoi je me sens bien dans les concerts en extérieur, beaucoup plus que dans les salles." (Keyboards, 1994).

Il n’est pas frisquet, Jean Michel, et personne ne s’en plaint ! Mais il a su trouver ses marques en salles depuis.

  • "Ce concert restera sans doute un de mes meilleurs souvenirs, avec la présence d’un public très chaleureux." (Jarre à propos du concert de Gdansk, en 2005).
  • "Ils ont préféré Jean-Paul Goude à Jean-Michel « Bad." (Répondant à Thierry Ardisson sur le spectacle du bicentennaire qui lui a « échappé », Dans l’émission Lunettes Noires pour Nuits blanches).

Accusé sans cesse d’être imbu de lui-même, Jean Michel démontre à la télévision qu’il ne manque pas d’auto-dérision.


Divers

  • "Avoir un trou dans la tete n est pas forcement signe d’un esprit ouvert"

> Article rédigé par Jeanbatman.
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31 mai 2012 4 31 /05 /mai /2012 14:38

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Jean Michel Jarre a été nommé ambassadeur de bonne volonté au sein de l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture), en 1993 par l’espagnol Federico Mayor. Son rôle dans cette organisation non-gouvernementale fondée en 1945 évolue depuis au gré des différentes missions qui lui sont confiées. Il participe depuis 1993 à la réunion annuelle des ambassadeurs de bonne volonté, qui comme lui, œuvre dans les domaines de l’éducation, de la santé et de la culture. Il a même présidé ces réunions par trois fois, en 2000 (nomination de Claudia Cardinale), 2002 et 2003.

Pour leur première association, en 1993, lors de la tournée Europe en Concert, Jarre a choisit de privilégier les lieux classés au patrimoine de l’humanité de l’UNESCO, tels le Château de Versailles ou encore le Mont Saint Michel (le concert le plus cher à réaliser de cette série).

En 1993 toujours, l’artiste lyonnais parraine la collecte de fonds pour la fondation allemande « Kinder in Not » (les enfants dans le besoin).
 


> La fête de la tolérance

De gauche à droite : Jean Michel Jarre, S.A.R. Princesse Firyal de Jordanie et Mstislav Rostropovitch

L’UNESCO déclare 1995 année internationale pour la Tolérance, et charge Jean Michel d’organiser un concert géant au pied à Paris en la date symbolique du 14 juillet. La France est choisie car elle est la terre des droits de l’homme. Quand à la Tour Eiffel, elle est choisie par défaut car le site initialement prévu des Invalides est refusé par le préfet de police de Paris pour des raisons de sécurité. Jarre illustre à sa manière, en musique et en images, le rêve de paix et d’acceptation des différences, quelles soient d’orientation sexuelle, culturelles ou ethniques.

Le 16 novembre 1995, l’UNESCO fête ses 50 ans d’existence. C’est en compagnie du chanteur algérien Cheb Khaled que Jean Michel interprète l’hymne de l’UNESCO, Eldorado (morceau de 1991) au clavier portable, devant un parterre placide de chefs d’état du monde entier. Il devient également cette année-là maitre de cérémonie pour l’organisation «Palestine-Avenir».

En 1999, Jarre rend hommage aux 7.000 ans de culture égyptienne au cours de son fameux concert devant les Pyramides de Gizeh (dernière merveille du monde encore debout). Ce concert donne lieu à de nombreuses tractations et de nombreuses concessions sont faites pour que l’évènement puisse voir le jour (et donc le soleil). En 1999, c’est M. Koïchiro Matsuura qui devient le nouveau directeur général de l’UNESCO.

De gauche à droite : Marianna Vardinoyannis (ambassadrice de bonne volonté), Koïchiro Matsuura, (Directeur général de l'UNESCO), Jean-Michel Jarre (ambassadeur de bonne volonté)Jarre remonte encore le temps en 2001 en donnant, plutôt qu’un seul, deux concerts sous les étoiles au Théâtre d’Hérode Atticus, avec en toile de fond l’Acropole, monument classé au patrimoine mondial de l’humanité. Ces concerts sont le fruit du travail d’une autre ambassadrice de bonne volonté de l’UNESCO, Marianna Vardinoyannis. 5% de l’argent récolté par la vente des billets va à sa fondation, ELPIDA, qui vise à construire un hôpital pour les enfants malades du cancer. Les enfants ont même la joie et la chance d’assister aux répétitions des concerts.


> Le combat pour l’eau pour tous 

Le 20 janvier 2004, Jean Michel et S.A.R. le Prince Talal Bin Abdul Aziz Al Saoud, Envoyé spécial de l’UNESCO pour l’eau, inaugurent l’exposition «Goutte d’eau» au siège de l’UNESCO. C’est le ferment des actions future des actions de l’organisme avec, au cœur du programme 2005-2015 cette exigence fondamentale : «L’eau source de la vie, l’eau pour tous».

 

 

Dans un tout autre domaine, toujours en 2004, il soumet à ses confrères ambassadeurs de bonne volonté le projet de créer une banque de données informatiques universelle, qui vise à préserver le patrimoine oral etsonore de l’humanité.

Jean Michel Jarre écoute le chef d'orchestre roumain Marin Constantin au siège de l'UNESCO (né en 1925)En 2005, Jarre participe au gala «Once upon a time», où il interprète Rendez-vous II (rebaptisé «The Shadow» pour l’occasion), en l’honneur du bicentenaire de la naissance du conteur Hans Christian Andersen.

Le problème de l’eau est au cœur du concert de décembre 2006 que Jean Michel donne au Sahara marocain, près du village de Merzouga. Ce show, qui parcoure tout le répertoire de Jean Michel intervient en conclusion de l’année internationale des déserts. La construction de cette scène aussi éphémère qu’improbable est entourée de toutes les précautions écologiques. Le titre du concert est « Water for life » (l’eau pour tous). Pendant le concert, il est notamment rappelé le chemin que doivent parcourir tous les jours les femmes pour aller chercher l’eau dans les pays pauvres, et en vis-à-vis, le gaspillage de l’eau dans les pays riches. Jean Michel scande le mot « Education » sur scène à la place de « Revolution ».

 


> 2009, l’année des étoiles 

 

De gauche à droite : Kim Phuc Phan Thi, Jean Michel Jarre, Claudia Cardinale et Pierre BergéEnfin, en 2009, Jarre prend la parole pour ouvrir l’année internationale de l’astronomie au cours d’une grande cérémonie. Un concert pour l’inauguration du très grand télescope aux îles Canaries, prévu en juillet 2009, est finalement annulé (ce qui arrive régulièrement pour des événements aussi énormes).

Le 3 octobre, à l’occasion de la Nuit Blanche 2009, Jarre a tiré un laser vert au sommet de l’Observatoire de Paris. Au cours de la nuit, des images de l’infiniment grand et de l’infiniment petit du photographe Lucien Clergue étaient accompagnées de la musique de Jean Michel et de Queen, le groupe de son ami Brian May.

 

 


> 2011, Un centime pour l'éducation

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Lors de sa tournée 2010, Jean Michel Jarre dédie son morceau Statistics Adagio au travail des gens de l'UNESCO. Il se déroule derrière lui sur scène des compteurs en temps réel hallucinants sur les besoins d''eau douce, la consommation de drogues, le nombre de barils de pétrole encore disponibles dans le monde, entre autres.

Puis en 2011, lors de son concert au Palais de sports Arena Armeets de Sofia, il déclare : « A partir de ce soir, j’offre un centime de chaque billet vendu pour les besoins de l’éducation », « A partir de maintenant, je vais le faire pour le reste de ma vie, dans tous mes concerts et je vais encourager tous les collègues à faire de même », a ajouté le musicien.

« Ce n’est rien du tout un centime pour un billet. Mais si on le multiplie par le nombre d’artistes, par le nombre de billets vendus pour les concerts, par le nombre de places de cinéma, pour les journaux aussi, les sports évidemment (…) le budget de l’éducation est réglé demain matin », a-t-il assuré.

 

Programme de l'UNESCO : D’après les chiffres les plus récents de l’UNESCO, dans le monde quelque 793 millions d’adultes ne possèdent pas les compétences de base en lecture et en écriture, ce qui signifie qu’un adulte sur cinq est analphabète ; 67,4 millions d’enfants ne sont pas scolarisés et ils sont plus nombreux encore à fréquenter l’école de manière irrégulière ou à abandonner leurs études. Le dernier Rapport mondial de suivi sur l’éducation pour tous, édité par l’UNESCO, signale qu’il faudrait 16 milliards de dollars par an d’ici 2015 pour atteindre l’éducation pour tous. 

Et les projets de Jean Michel pour l’UNESCO ne font que commencer… 


> Pour en savoir plus sur les ambassadeurs de bonne volonté de l’UNESCO (liste et brochure

 

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30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 18:26

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aerozone-mag donne la parole à des blogueurs et des fans venus d'horizons différents. Ce mois-ci, c'est Darklinux qui nous livre son analyse geek* sur une sélection de concerts de Jean Michel Jarre... Pour ceux qui veulent en lire plus de cet auteur, rendez-vous sur son blog GeekinSeineetmad.

Jean Michel Jarre fait partie de la même famille de ces innovateurs que sont Kraftwerk, Vangelis voire Klaus Schulze. Disons, pour être sympathique, qu' il a fait partie de la même famille de ces innovateurs. Mais là où il a vraiment trouvé innové est la mise en lumière de ces compositions. Je ne vais pas m' amuser à critiquer point par point chacun de ses lives show. Primo c 'est fastidieux, secondo ce ne serait pas vraiment pertinent pour la démonstration. Donc j'ai choisi les deux mythiques "Houston – Lyon a cities in concert" ; "Paris – La défense 1990", ainsi que "Europe in Concert" ; "Akropolis" ; "Solidarnosc live" et enfin le concert monégasque de 2011


:: Jean Michel Jarre :  Houston – Lyon a cities in concert ::

Pour n'importe quel "Jarrien" de première génération, ces deux concerts sont mythiques ; contemporains du légendaire "101" de Depeche Mode et possédant les mêmes tares, plus celui de Houston que de Lyon d'ailleurs, ces deux oeuvres scéniques sont des exploits plus du tout réalisables a notre époque ; pas d'un point de vue strictement technique ; mais d'un simple coût budgétaire.

Autant le concert de Houston est spectaculaire, narcissique au delà de ce que l'on peut imaginer (l'arrivée en kimono de Jarre vaut le regard) ; mais quand on revoit le même natif de Lyon arriver sonnant le gong sur la scène de la capitale des Gaules ; on a beau être fan, on ne peux que pouffer.

Ces deux faux jumeaux, s'appuyant un tant soit peu sur des prétextes (Les vingt cinq ans de la NASA et le voyage de Jean Paul II en France) n'enlève rien a la beauté graphique. En ce sens , malgré le coté retouché de la version Houston (Ne serait-ce que Rendez Vous II qui es à la note près celle de la version studio) alors que la version Lyon est la version telle que le fan aurait voulu avoir sur le disque ...des choeurs humains ; qui donne le sel à cette partition.


:: Paris – La défense 1990 : le mythe s' installe ::

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Après le naufrage artistique des deux concerts des Docklands ( synthétiseurs trempés, sons ne correspondant pas à l' image…), Jarre revient sur ses terres à l'occasion du 14 Juillet. Autant, je peux critiquer ses précédents concerts, autant là il est inattaquable ; il a marqué une bonne fois le spectateur que je suis.

La tracklist est un best of de ces précédents albums ; avec les couleurs bleu et jaune d'En Attendant Cousteau en dominante décorative et par extension l'utilisation de couleurs primaires qui convient à ce genre de spectacle, Jarre donne le meilleur de lui même et est en état de grâce, il ne pourra plus jamais le refaire , si l'on devait résumer sa carrière à un seul travail multimédia, ce concert serait le parfait Requiem.


:: Europe en concert : le match de trop

Nous arrivons à 1993 ; autant le concert de 1990 est très daté fin année 1980 esthétiquement parlant ; autant Europe en Concert, ne serait-ce que le concept, dévoyé par la suite est pertinent, transporter avec soi ses skylines pour défendre "Chronologie". Là ou le Jarre des années 1980 était baroque, le Jarre version 1990 est sobre ; la mise en scène carré, comme pour le playback.

Ces concerts marquent son apogée, aussi bien musicale ; qu'esthétique , l'improvisation , certes délimité et sage existait, mais cela donnait du sens et donne un disque "Hong Kong" très agréable a écouter par rapport à ce raté qu'est "Jarre Live".


Jarre le jazzman : Hymn to Akropolis

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Jarre après un long interlude , une hérésie a mes yeux, dans des salles de concert (un comble quand on a repeint le temps d'une soirée la Défense) ; se reprend en Juin 2001 pour deux concerts au pied de l'Acropole , coeur de l'Europe , là où est née le principe de démocratie. Ce double show est minimal, très peu de projections et pas du tout de feux d'artifices. Il joue ses standards, "Rendez vous deux"  avec de vrais choeurs, les thèmes sont sublimés par l'environnement, nous sommes à l'essentiel.

Comparons ce qui est comparable, pour sa deuxième partie de carrière Jarre vient de faire sa meilleure     prestation, mêlant la sagesse et le bon goût.  


Solidarnosc | Cité interdite , double facepalm

Les concerts de Pékin, Solidarnosc et Water for live sont des copiés collé. Certes, il y a de très jolies choses : je pense à Chronology part 2 avec  Patrick Rondat qui avec Michel Geiss est un collaborateur essentiel à Jean Michel Jarre, le traditionnel Rendez Vous deux avec sa version Akropolis.

Le regret des faux jumeaux Cité interdite | Solidarnosc ? L'utilisation sans gloire du mouvement rapide de l'été des quatre saisons de Vivaldi. Là où un Digisequencer aurait été la cerise sur le gâteau et non une vague prestation de métal. Et que dire des CDs qui accompagne ses DVD ? Trop court et à mon sens, non représentatif. J'aurais échangé un "Light my sky" dénué d'intérêt par un rendez vous deux mieux intégré.


Monaco 2011 : Jean Michel jarre est à la peine

Au fil des années , le concept d'Europe en concert - une scène avec des écrans de projections de la taille d'immeuble - a été banalisé, utilisé à outrance , perdant sa pertinence. Autant on peut être ouvert concernant "Water for life" - les ré interprétation de "Chronologie" ouvre l'esprit - autant ce qui s'est passé à Monaco est le comble du non justifiable.

Tout de suite après le concert, une rumeur courait que ce non-évènement musical pourrait sortir en DVD, hors cela est paraît il plus possible a cause d'un réalisateur incompétent et du bug de la harpe. Pourtant, et c 'est là qu'est l'erreur de compréhension entre les admirateurs du fils de Maurice Jarre et celui ci, le bug donne une humanité à des disques qui risque de disparaître a force d'être trop léchés et inhumains .

Il avait l'occasion de sortir ses concerts en DVD ; même en stéréo pour les plus anciens il n' a pas pu ou pas voulu.


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28 mars 2012 3 28 /03 /mars /2012 12:41

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Le projet de concert de Jarre sur le continent australien se concrétise. Depuis plusieurs mois déjà, le bruit court d’un méga-concert devant le skyline de Perth. Un spectacle musical dans la veine de ce que le musicien à réalisé à Houston il y a 25 ans !

En septembre 2011, déjà, le compositeur est à Perth pour monter son projet. Mais cela fait déjà bien plus longtemps qu'il rêve d’Australie…

S’envoler pour l’Australie, boxer avec les kangourous, courir les grands espaces, c’est un rêve d’enfant… 


Cinéma et instruments australiens

Le compositeur se rapproche une première fois du sous-continent en 1981 quand des extraits de son album "Oxygène" sont empruntés par le jeune réalisateur australien Peter Weir (Witness, Le cercle des poètes disparus, The Truman show, etc.) qui vient de réaliser le film "Gallipoli", avec son compatriote alors inconnu : Mel Gibson. On y voit les deux jeunes héros du film s’époumoner à courir dans le désert australien aux sons d’"Oxygène 2".

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A la même époque, Jean-Michel Jarre s’offre le coûteux séquenceur CMI de la firme australienne Fairlight. Cet instrument va profondément changer sa musique, et marquer un tournant dans son parcours, puisque son utilisation va le conduire à rompre avec les ambiances éthérées d’"Oxygène" et d’"Equinoxe".

Les échantillonnages permis par le nouveau joujou vont donner les ambiances mécaniques des "Chants Magnétiques", mais surtout les onomatopées humaines de "Zoolook". Parmi les voix "samplées" sur cet album, des chants aborigènes ! Quand l’art oral dans ce qu’il a de plus ancestral rencontre la technologie d’un même pays dans une démarche artistique originale… Jarre est tellement emballé par cette découverte qu'il donne à l'un des titres de l’album le nom d'un quartier aborigène de Sydney : Wooloomooloo (qui signifierait "jeune kangourou") !

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"Mon dernier disque, Zoolook, m’a donné envie de rencontrer les aborigènes, leurs cris, le son de leurs instruments – l’étonnant didjeridu – et de confronter l’Australie à mon imagination."

 


Le voyaqe initiatique

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C’est ainsi que le musicien part en 1985 avec son épouse d’alors, l’actrice Charlotte Rampling, pour un périple à la découverte de la contrée de ces incongruités animales que sont le koala, le kangourou ; et l’ornitorynque. Jarre consigne ses impressions dans un carnet de voyage :


"Est-elle [l’Australie] vraiment magique ? (...) Le pays des aborigènes, de Sydney, des nouveaux synthétiseurs – que j’utilise pour chacun de mes disques, depuis Oxygène jusqu’au dernier est aussi celui de Mad Max, film populaire s’il en est. La culture du Pacifique se réveille et souffle jusqu’à nous. On ne peut pas la manquer. Le deuxième objectif du voyage, le plus excitant, le plus délicat, le plus complexe : rencontrer les aborigènes, peuple fier, ancien et devenu méfiant, qui ne se laisse plus approcher. Je veux retourner aux origines de la musique, à ses cris authentiques, aux sons polis par les siècles, aux instruments millénaires qui nous relient aux nuits de l’humanité."

Le couple d’artistes rencontre finalement, non sans difficultés tant les préjugés sont alors encore tenaces, les Aborigènes :


"Leurs coutumes, leur discipline, leur chaleur, leur rigueur morale même, nous auront surpris. Ce rappel à notre origine, nous l’avons pleinement ressenti à travers leur musique, leurs chants, leurs lois. Farouches ? Non. Mais ils ne veulent plus survivre. Ils veulent vivre, en Australie."

Et puis, lors de ce voyage, le compositeur découvre émerveillé le fameux monolithe d’Ayers Rock :


"Cinq heures d’avion pour une image choc : un bloc rouge immense, posé sur un sol lunaire comme un décor de théâtre. Rien autour. Des couleurs d’ocre et de rouge. C’est le centre géométrique du pays. Pour les aborigènes, il est tombé du ciel. (…) La région d’Ayers-Rock est si fascinante que notre émotion est à son comble. Les couleurs sont si vives, la terre si brique, le ciel si bleu que Charlotte est forcée de fermer le diaphragme de son appareil photo au maximum, alors qu’il n’y a pas de soleil. Le lieu semble éternel, le ciel sorti d’un télescope tant il est chargé de symboles. Disons le mot : l’atmosphère est mystique."


La forte impression exercée par ce paysage sur Jarre va le conduire quelques années plus tard à envisager l’impossible : un concert à Ayers Rock ! Ce projet des années 90 restera, hélas ! dans ses cartons. Mais Jarre est obstiné et certaines de ses idées ne se concrétisent que tard…

Alors, un concert à Perth pour se consoler de l’inaccessibilité du rêve de jouer devant le monolithe rouge ? Peut être pas. Car le concert, devant le skyline de Perth, pour un budget annoncé de 10 millions de dollars, promet d’être un spectacle unique comme seul Jarre sait en faire quand il en a les moyens et les idées. Deux conditions qui semblent se réunir.


Vidéos :

"Oxygène part 2" dans le film Gallipoli (6’50 a 8’15) : http://www.youtube.com/watch?v=yoeEVctrlmU&feature=related

 


Sourcescitations du Figaro Magazine du 07/09/1985.

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29 février 2012 3 29 /02 /février /2012 23:47

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aerozone-mag donne la parole à des blogueurs et des fans venus d'horizons différents. Ce mois-ci, c'est Darklinux qui nous livre son analyse geek* sur les années Fairlight CMI, son histoire, ses héros maudits... Pour ceux qui veulent trouer l'article complet d'origine, redez-vous sur son blog GeekinSeineetmad.

*Les geeks, sont naturellement des amateurs de musiques, mais peu savent comment celle ci est construite, les innovateurs dans le domaine et une figure désormais moqué.


Un ordinateur et un piano ont un enfant : le Fairlight CMI – IIx

http://www.hollowsun.com/vintage/fairlight/fairlight79.jpgCe qui est banal de nos jours était de la magie hier, le sampling, l'utilisation d'un son naturel pour en faire un instrument de musique fait partie de cela... Tout le monde a au moins un son modifié par le CMI-IIx dans son inconscient : les albums célébrissimes de Peter Gabriel (Sécurity & So) ; de Mike Oldfield (Crises, The killing field, Heaven's open), le duo Chants magnétiques et Zoolook de Jean Michel Jarre qui pousse le Fairlight dans son meilleur et sont pour moi ce qui est pour moi une équivalence du « Samaritan » pour la technologie Unreal engine 3 dans le jeu vidéo : la technologie pour l'art.

Quand j'ai commencé mes recherches sur le Fairlight, j'ai été assez surpris par le CPU, déjà monté en parallèle (chose d'une trivialité en 2011) mais, je m'attendais presque à un modèle de processeur exotique (comme pour les Cray I & II de l’époque) et bien non ; ce n'était qu'un duo de Motorola 68000 (un 16 – 32 bit crée fin 1970 – début 1980), modèle qui deviendra banale via les Amiga, Atari ST, STE, les Apple Macintosh, la SNK Neo Geo et la Sega Megadrive (à ce moment le 68000 était plus que mature technologiquement).

Il ne faut oublier qu'au début des années 1980 la taille des supports de sauvegarde était la disquette souple de 5 '' ¼ qui contenait 740 Ko et les sons du sampler tenaient là-dedans. Donc un son (qui est, en donnée brute, grosse consommatrice de calcul machine comme la vidéo par exemple).

Hormis ces qualités de calcul brut, l'interface homme-machine était futuriste pour l'époque, au lieu d'utiliser un semblant de souris (le LISA d’Apple est contemporain) ; on utilisait un crayon optique pour retoucher le sample. Il ne fallait pas espérer un son dans la seconde ; mais cela permettait aux heureux propriétaires de travailler quand même, au niveau RAM il y en avait pour 210 Ko...

 


La fin de l'âge d'or Atari ; Steinberg ; Akai. Et les lois de Moore vinrent tout casser

http://www.hollowsun.com/vintage/fairlight/page_1.jpgCe duopole quasi exclusif, fut rattrapé par la Loi de Moore (loi empirique prédisant le doublement de la puissance des puces électroniques tous les 18 à 24 mois) et ses conséquences, avec le succès du CMI-IIx ; Fairlight lança le CMI III qui fut un sampler 16 bit et c’est là qu'est le souci, le IIx du fait de son échantillonnage 8 bit produisait un son nasillard qui lui donnait son grain caractéristique, particularisme qui disparaît en 16 bit du fait de sa qualité CD ; donc le son devient parfait puisque il toute ses harmoniques...

C’est à ce moment qu’apparaît la trinité qui régnera durant la fin des années 1980 jusqu'au nouveau millénaire pour certains acteurs : le japonais Akai et sa série S, l'américain Atari et le soft Cubase de Steinberg. À eux trois ils ont tué le « premier « Fairlight » et tué le Synclavier. En effet pourquoi dépensé prêt de 200 000 $ pour un équipement cent fois moins cher et tout aussi performant ? (...)


Deux faces de la musique synthétique : Depeche Mode et Jean Michel Jarre

Parler d'un sampleur véritablement culte comme le Fairlight CMI II c'est bien ; mais il faut aussi parlé de ceux qui l’utilise. JMJ et Depeche Mode représente une certaine idée de la musique électronique, désormais supplantée par le DJ David Guetta, le contraste étant toujours intéressant d'un point de vue artistique, je voudrais comparer ces deux façon de voir les choses. (...)


Le souffle froid du numérique : A Broken Frame, Construction Time Again, Black Celebration, Music for the Masses, Violator | Magnetic Fields, Zoolook, Rendez vous, Revolutions

http://4.bp.blogspot.com/_go9CRN_XE3o/SM0sr1h5FFI/AAAAAAAAABQ/iVVsQO4JraI/s200/jarre+fairlight+cmi+and+moog.jpgJe l'ai dit plus haut le CMI-IIx et son cousin américain, le NED Synclavier ont révolutionné l’industrie musicale, même un constructeur de synthétiseur analogique comme EMU lancera son Emulator et son successeur à succès l’Emulator II.

Revenons à l’utilisation du sampling, quand on prend la chanson « Pipeline »  sur l’album « Construction Time Again », elle est construite sur le CMI-II, très reconnaissable avec son grain. Sur l’album antérieur, « A Broken frame », peut être vu comme la version dark d’Equinoxe ; Moog à la base ; la chanson « My secret garden » avec sa TR qui bat sa mesure implacable. Parallèlement, la proposition artistique de Jean Michel Jarre avec le duo suivant ; « Magnetic Fields » et « Zoolook » est le contrepoint au machinisme implacable des anglais en apportant un souffle d'optimisme avec « Magnetic Fields » et son part 1 très écrit ; mais c’est « Zoolook » qui donne la voix.

 


:: Zoolook ::

« Zoolook » est une étrangeté ; dans le bon sens terme ; un album concept qui à trouvé son public. Et comme toute œuvre étrange pillé artistiquement ; une sorte d’opéra des machines serait plus juste.

 


:: Music for the mass ::

« Music for the mass » et le live qui l’accompagne « 101 » est un résumé du premier Depeche Mode au niveau de la production, très léché, froid utilisant des choeurs samplé façon CMI-II , écoutez « Strangelove » ; impossible sans boite a rythme ; sans Emulator ; le morceau « PIMPF » sans Fairlight et ses descendants auraient été impossibles a faire.

 


:: Rendez-vous ::

« Rendez-vous » marque une apogée pour Jarre, création de méga concert, hymne pompier (rendez vous IV) ; mais ô combien extraordinaire ! En 1986, mettre en musique la conquête spatiale et Jean Paul II via Rendez vous est un exploit (même si le tracklisting de Rendez vous Lyon repose sur « Zoolook » pour les ¾).

Malgré sa composition à la va vite, Rendez-vous est l’un de mes disques préférés, sans doute a cause de sa version « live », reste malgré tout de jolies pièces : 1er Rendez Vous ; la deuxième partie en crescendo de Rendrez Vous II avec les cors d’harmonie du Fairlight II....

Rendez-vous est un paradoxe artistique, c'est un disque qui peut paraitre à la fois être profond, spectaculaire et émouvant (Rendez vous II) que facile et limite vulgaire (Rendez vous IV). C'est sans doute pour cela que JMJ reprend si facilement ces morceaux lors de ces lives.

 


:: Revolutions ::

« Revolutions » est si on peut le comparer ainsi, une équivalence historique de la cinquième de Beethoven. Là ou le compositeur allemand raconte l’histoire de la révolution Française et de son Janus : "Bonaparte" Jean Michel Jarre met son auditeur devant le fait accompli avec « Révolutions » : une révolution non pas du point du vue humain, mais du point de vue des machines.

Révolution industrielle : ouverture est une quasi citation du mouvement new wave avec sa boite à rythme mécanico – talurgique, la barre métallique battant le temps technologique ; si fugace, c’est aussi du désenchantement ; toute évolution est aussi un reniement du passé, la particularité de ce disque est l’utilisation du Fairlight CMI-III, qui échantillonnait en 16 bits, donc transparent qui d’un coup perd de sa « magie » sonore ; certes les outils de créations sont là, mais pour un grain qui a disparu. Le titre « Revolutions » est remarquable. Inattaquable, le mélange de sample, d’arpégiateur et de vocodeur guéri de n’importe quelle soupe.

« Revolutions » a des cotés navrants ; passons sur September ; par dignité envers cette femme, mais Tokyo Kid, et son coté cool jazz de supermarché, était ce artistiquement nécessaire ?

 


:: Violator ::

Mais le quatuor de Basildon, qui commence à a voir une sérieuse notoriété, a un goût d’ailleurs, après « Music for the mass », ils prennent à rebrousse poils tous le monde avec « Violator ». La guitare électrique fait son apparition ; le sample est désormais un peu plus discret ; mais avec des titres comme Personal Jesus ; prouve que DM ne s'est en aucun cas banalisé avec le rock FM, ils restent les empereurs de la New Wave. 


La première partie des années 1990 : rejet du sample, back to analog... En attendant Cousteau, Chronologie | Song of faith and dévotion

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/c/c8/Fairlight_green_screen.jpg/300px-Fairlight_green_screen.jpgLe début des années 1990 est une période très spéciale, le CD arrive, avec comme argument de vente un son parfait, son coté indestructible et sa durée de 80 minutes, l’industrie musicale créée la compilation et les compositeurs les plus en vogue vomissent sur le numérique, avec comme argument le « son » clinique, l’excommunication du Yamaha DX7 pourtant porté au nues quelque années auparavant... Ne serai-ce que Lenny Kravitz et ses amplis à lampe.

 


:: Songs of faith and devotion ::

La mystification des vieux enregistreurs Studer quatre pistes : ceux-là même qui servit de matériel au Beatles, Depeche Mode qui commença à abandonner les rives froides de la new wave avec le génialissime « Violator » créera l’un des albums marquants de cette décennie : « Song of faith and dévotion » est représentatif de cette période tout en étant de total obédience Depeche Mode ; ils n’ont pas fait du U2, mais du rock à leur façon. Mélange de guitare et d’ambiance sombre avec quatuor à cordes ; qui imposera la marque de fabrique jusqu’à maintenant.

 


:: En attendant Cousteau et la Défense ::

A contrario Jarre est l’un des précurseurs de l’ambiant moderne avec « En attendant Cousteau » qui mélange les rythme carribéens et la suspension, c’est un disque lumineux à l’opposé de la production de l’époque avec la fin du rap revendicatif et le début du rap variété, le grunge et la lente maturation de la House | Techno | Ambiant. Le triptyque « Calypso » est la version café + addition de computer week-end de « Révolutions «.

Mais ce qui donnent le coup de départ de cette décade est le désormais légendaire « Concert de La Défense », qui marqua l’ensemble de ses fans comme les fans de science fiction furent marqué par « Blade runner » ou « Aliens » ; crée l’indépassable sous forment de redites.

 


:: Chronologie ::

Cette album est très particulier, me concernant, c’est mon premier album concernant JMJ et c'est celui de ma seizième année. Il est aussi un tournant artistique pour le fils du compositeur de « Doctor Zhivago ». Il est une sorte de meilleur du meilleur, un disque univers avec des morceaux de bravoure comme Chronologie part 2 ; part 5 et 8 mélange les ambiances ; un album plus dans la lignée d’un Magnetic Fields et avec une utilisation du Fairlight CMI II pertinente. 

(...)


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Source pour les photos / En une : Vince Clarke

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28 janvier 2012 6 28 /01 /janvier /2012 09:00

 

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Si l’on veut comprendre la carrière de Jean-Michel Jarre, il est indispensable de faire un détour par ses deux années (1969 à 1971) au Groupe de Recherches Musicales (GRM). Il s’agit de l’ex-GRMC, qui est né la même année que Jean Michel, en 1948. Bon, évidemment, cela ne vous en dit pas plus.

Cet établissement s’inscrit dans le cadre du Conservatoire national de Paris, et a été créé par le polytechnicien Pierre Schaeffer (1910-1995). Le GRM, donc, a été créé en 1958 par ce père de la musique concrète et de la musique électro-acoustique, dans le but de produire et d’étudier des sons nouveaux, et naturellement, les préserver. Plus de 200 compositeurs sont issus des rangs de cette institution française de pointe qui accueille aussi des musiciens étrangers (notamment le grec Iannis Xenakis dès ses débuts). Des institutions semblables verront le jour par la suite dans les principaux pays européens (Allemagne, Italie, etc.). 

La première rencontre entre Jean Michel Jarre et Pierre Schaeffer se déroule en 1968, dans la maison de Radio-France. Il est tellement impressionné par cet homme qu’il n’a qu’une idée en tête : être au plus près de lui. Mais peu de gens sont admis au sein du GRM chaque année. Jean Michel passe néanmoins avec succès l’examen d’entrée du GRM en créant une musique à partir de bandes et de collages. C’est ainsi qu’à partir de janvier 1969, il intègre cette unité d’élite de la musique électro-acoustique, sous l’autorité de personnalités établies comme François Bayle(responsable du GRM en 1966) et Bernard Parmegiani (qui a intégré le GRM dès 1959).

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> Jarre découvre les synthétiseurs

Le jeune Jean Michel (21 ans) suit les cours d’électro-acoustique appliqué à l’audiovisuel, au milieu de non-musiciens, des philosophes, des scientifiques. Le nom exact de sa formation est « classe de musique électroacoustique fondamentale et appliquée à l’audio-visuel ». En 1968, les premiers synthétiseurs modulaires voit le jour, et seul une poignée d’organismes possède le gros engin, dont le GRM. Jarre va pouvoir découvrir les tous premiers synthétiseurs (Modular Moog de Robert Moog et Synthi VCS 3, d’EMS, mais aussi l’ARP 2500 et le Mellotron). Il est probable que son amour de ces instruments instables et délicats à manier s’installe ici. Jean Michel, dont on reconnaît rapidement les qualités de « musicien », va bénéficier de la faveur de pouvoir utiliser le studio des professeurs pour construire ses premières pièces musicales. D’où les collages à partir de bandes magnétiques, dont certaines peuvent mesurer plusieurs dizaines de mètres. 

 

 


> Un élève fantasque

 

Hélène Dreyfus, étudiante au GRM depuis septembre 1968, témoigne dans le numéro de Clavier Magazine de janvier 1990 de la singularité du jeune homme à cette époque :

Le musée de l’Homme nous avait confié un stock de bandes de musiques ethniques. En les recopiant, on les a écoutées. Jean Michel s’est passionné pour la voix plus que pour les instruments. On avait chacun notre stock de bandes, mais lui s’appropriait toujours les bandes de voix. On ne parlait pas en termes de notes, mais d’amas de sons, d’objets sonores. Il disséquait ces voix et a découvert une matière sonore nouvelle, bien avant qu’on ne parle de métissage, d’échantillonnage. Zoolook est la continuation de ce travail. (…)

Jean Michel a pris des années d’avance sur les autres au GRM. (…) On devait faire des compositions qui n’excède pas cinq à six minutes. La première fois que Jean-Michel a présenté une oeuvre, c’était superbe. Schaeffer a dit : « Mais vous composez comme votre père ! ». Il s’amusait à prendre les voix, à les mettre sur d’autres pistes, couper dans un son pour pouvoir l’intégrer dans un autre.

Jarre est un élève appliqué même si l’ambiance intello du Conservatoire ne lui convient pas, ce qu’il martèle régulièrement en interview depuis. Il croise dans les allées du GRM quelques très grands noms de la musique du XXème siècle : Pierre Boulez, Karlheinz Stockhausen (1928-2007) et Pierre Henry (né en 1927). Les cours sont davantage question de théorie que de pratique. Dernier élément de rebellion du révolutionnaire Jarre : un mépris certain pour les musiques orales (c’est-à-dire non écrites sur papier).

http://jeanmicheljarre.unblog.fr/files/2009/01/schaefferbayleparmegiani.gif


> Travaux pratiques

La fin de son stage de fin d’études donne la possibilité à Jarre d’enregistrer sa première œuvre « Happiness is a sad song » (paru sur la compilation Essential and Rarities en 2011), qui sera utilisée à la MJC de Reims. Il enregistre Freedom Day avec le bluesman Samuel Hobo, s’amusant avec le VCS3. Puis partant, il improvise en toute clandestinité dans le studio 54 de Parmegiani avec le batteur Jean-Pierre Monleau ce qui deviendra ultérieurement le 45 tours Erosmachine / La Cage chez Pathé-Marconi, qui est très recherché par les collectionneurs. Jarre sort du Conservatoire en 1971. C’est aussi cette année-là que Schaeffer quitte la direction du GRM tout en y restant professeur jusqu’en 1980.

Jarre part terminer ce j’appelerai la période Pré-Oxygène, où quand l’avant-garde musicale part à la rencontre du grand public (publicités, génériques, etc.). Jean Michel rassemble d’ores et déjà de l’argent pour pouvoir garnir le minuscule studio qu’il a amenagé chez sa mère avec un matériel de fortune qu’il décrit lui-même comme du bricolage: « quelques générateurs, deux Revox, une petite console maison, un dispatching fait dans une boîte à chaussures, tout ce qu’il y a de plus concours lépine ! »

 

Lire aussi : le site actuel du Groupe de Recherche Musicale (GRM)

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